Prenez un homme lambda. Faites-le conduire une voiture, aller au travail, manger un burger, se brosser les dents, se coucher aux côtés de sa femme parce que sa maîtresse n'était pas disponible ce soir-là. Et faites-le recommencer, encore et encore. Ainsi était faite la vie de chaque individu vivant sur cette planète, avec plus ou moins d’altérations - mais dans l'ensemble, vous l'aurez compris, il était question de vie et non de survie. Et puis, prenez ce même homme lambda et faites-le rentrer chez lui un peu plus tard que d'habitude. Imaginez maintenant une silhouette qui se cacherait dans l'ombre, sans vraiment le vouloir puisque son état de décomposition ne lui permettrait pas de réfléchir et encore moins de penser, avant l'attaque et une morsure - fatale. Ainsi est née la destruction du monde tel qu'on le connaît et l'apparition de morts, à l'odeur putride et à la peau grise, pourtant dotés de vie. Peu à peu, les gouvernements sont tombés et on a arrêté d'attendre l'aide pourtant tellement voulue. L'anarchie a pris forme, ainsi que la loi du plus fort. Les survivants ont rapidement compris que les cadavres déambulant, ces rôdeurs, étaient parfois moins effrayants que les humains poussés à leurs derniers retranchements.

Ici, à Fallon, dans l'Etat du Nevada, on dit qu'il y fait bon vivre malgré tout. On dit que cette ville fortifiée en a vu passer des vertes et des pas mûres, on dit qu'aucun rôdeur n'a jamais pu en passer ses murs. Cette ville, pour ceux qui en entendent parler, est un lieu idyllique loin des morts qui essaient de vous bouffer la gueule. Pourtant, ceux qui y vivent seraient bien capables de dire le contraire. Cet Eldorado, avec ses règles qui vous promettent un renvoi immédiat et un retour impossible, n'est-il finalement qu'un mirage de plus dans cet horizon apocalyptique ?