Sujet: you can run on for a long time (eva) Mar 29 Nov - 11:00
you can run on for a long time
You can run on for a long time Run on for a long time Run on for a long time, Sooner or later God'll cut you down Sooner or later God'll cut you down. Go tell that long tongue liar, Go and tell that midnight rider, Tell the rambler, The gambler, The back biter, Tell 'em that God's gonna cut 'em down, Tell 'em that God's gonna cut 'em down. Well my goodness gracious let me tell you the news, My head's been wet with the midnight dew, I've been down on bended knee talkin' to the man from Galilee, He spoke to me in the voice so sweet, I thought I heard the shuffle of the angel's feet. ~ god's gonna cut you down, johnny cash.
Rhett claqua la porte d'entrée derrière lui. Il balança sur le canapé son fusil et se débarrassa de sa ceinture qui soutenait l'un de ses nombreux couteaux, celle-ci rejoignant rapidement l'arme à feu. Soutenant quelques boîtes de conserve sous son bras, l'oeil légèrement brillant et son visage pâle constellé d'éclats de sang séché, l'ancien médecin se dirigea jusqu'à la cuisine où il abandonna tout ce qu'il avait pu trouver durant l'heure précédente. Il était allé de maison en maison, oubliant parfois que celles-ci avaient été visitées dès qu'il était arrivé en ville avec son fils, afin d'y trouver des vivres. Lorsqu'il voyait les conserves ou autres denrées rares, Rhett ressentait comme un frémissement de joie, presque imperceptible mais bien présent, lui faisant l'effet d'avoir gagné à la loterie. Des mois durant, il avait vécu au sein d'un camp qui s'était occupé de tous les trucs essentiels à la survie ; chercher d'la bouffe, et plus encore. A présent, il essayait de se charger de ce genre de chose, laissant à Absalon la permission de le fuir comme bon lui semblait. Leur relation n'avait jamais été aussi tendue qu'elle l'était aujourd'hui, et son fils lui en donnait l'intégralité du blâme. Rhett donnait le temps au temps, mais il était persuadé que justement le temps qui leur était accordé n'était certainement pas dédié aux rixes qu'ils pouvaient avoir. Alors, l'ambiance était exécrable. Ignoble. Difficile à vivre avec. Rhett déposa toutes ses boîtes de conserve sur la table de travail de la cuisine et jaugeant rapidement du regard tout ce qu'il avait pu récupérer ; une manière de redonner le sourire à Absalon, du moins il l'espérait. Il savait toutefois que ses espoirs étaient vains, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'y croire – toujours un peu plus, toujours un peu plus fort. Il se sentait comme un adolescent face à son père furieux ; un adolescent qui attendait un geste de reconnaissance à son égard. Rhett commença alors à déposer les conserves dans les placards, une à une, mais fut interrompu par un bruit qui le fit froncer les sourcils. C'était un bruit répété. Trois coups. Trois coups qui l'intriguaient.
Quelqu'un toquait à la porte. Et c'était étrange – depuis quand les rôdeurs (ou Absalon) se permettaient une telle politesse ? Rhett poussa un léger soupir avant de se diriger vers le salon, se baissa et prit son fusil. On était jamais trop prudent, c'était bien tout ce qu'il avait appris depuis le début de l'épidémie. Il chargea son arme, se colla contre la porte et attendit. Il y eut trois autres bruits, un poing s'abattant sur le bois. Il posa sa main gauche sur la poignée, ouvrit et leva son fusil à hauteur du nez de son possible assaillant. Assaillant qui s'avéra être Evalia. L'ancien médecin abaissa son arme immédiatement, ayant l'étrange sensation d'avoir été placé sous le flot d'une douche glaciale. C'était impossible – il refusait d'y croire. Si elle était là, cela signifiait que... il préférait ne pas y penser, il préférait ne pas imaginer les raisons qui l'auraient poussée à quitter Fallon, enceinte jusqu'aux yeux comme elle était. Il imaginait la détresse d'Annie au moment où il voyait sa fille ; il sortit sa tête de l'encadrement de la porte, et observa les environs avant d’attraper le bras d'Evalia et de la ramener à l'intérieur. Si elle savait où il était, il supposait qu'Absalon l'avait accompagnée jusque là, avant de prendre la poudre d'escampette. Il fallait en avoir le cœur net, mais il était d'abord bien trop aveuglé par l’inquiétude pour poser des questions cohérentes. « Qu'est-ce que tu fais là ? » demanda-t-il, toujours proche de la porte. Il était prêt à la ramener à Fallon immédiatement s'il le fallait – et il le fallait. Elle ne pouvait pas tourner le dos à sa seule chance de survie. Dans la nature, elle ne pouvait pas s'occuper d'un bébé. Elle ne pouvait pas prendre soin de son enfant si les rôdeurs étaient autour d'elle ; ou bien était-il le seul à s'en compte ? « Il faut que tu retournes à Fallon, Eva. Tout de suite. C'est tellement – mon Dieu, tu te rends compte que tu es enceinte ? » qui disait enceinte disait considérablement ralentie, et c'était bien normal. « Tu n'as pas été..mise à la porte, n'est-ce pas ? » il avait envie de lui demander si elle avait pris la décision de partir d'elle-même – ou si elle avait eu l'autorisation du conseil pour sortir de l'enceinte de la ville fortifiée. Il supposait que les membres du conseil n'étaient pas suffisamment idiots pour laisser une femme enceinte se balader dans la nature. Ou bien si, ils étaient assez cons pour faire ça. « D'une manière ou d'une autre, tu dois y retourner, il le faut et je ne t'en donne pas le choix. Je ne leur en donne pas le choix non plus, ceci étant dit. » souffla-t-il, en proie à une panique qu'il avait du mal à contrôler.
Sujet: Re: you can run on for a long time (eva) Mer 30 Nov - 12:32
unconsolable, uncontrollable
RHETT & EVALIA
i hope we stay thick as thieves, butter and bread, pillars on colonial home. and i wish i could shout you out. false start. don't get your cane caught in the cracks, buckle your seat belts. polluting the air waves. single and lonely. and you said you are unconsolable
Absalon n’était pas enchanté à l’idée de te mener à ton père, mais tu ne lui avais pas laisser le choix. Après tout, tu étais sorti pour le voir lui aussi. Tu savais que ton frère était fâché, tu le voyais dans ces traits, dans la manière qu’il avait de se raidir dès qu’il était question de votre paternel. Tout de la situation n’était pas encore clair pour toi. Tu avais la version des faits de ton frère, ce qu’il en comprenait – surtout ce qu’il en subissait désormais – mais tu savais qu’il y avait un autre côté à cette histoire. Le revers de la médaille. Et tu avais besoin de l’entendre. Mais par dessus-tout, tu avais besoin de t’assurer que ton père était correct. Qu’il allait bien, malgré les circonstances. Ton frère avait beau te dire que oui, tu savais que tu serais incapable de retourner à Fallon sans avoir pu serrer l’homme dans tes bras, sans avoir pu lui dire une autre fois – une dernière fois peut-être même – que tu l’aimes, le remercier pour ce qu’il a fait pour toi, malgré ce que tu lui as fais endurer. Tu ne veux pas penser comme ça, en terme de dernière fois, mais c’est plus fort que toi. Parce que si vous ne trouvez pas un moyen de faire revenir ton père et Abe au camp, tu ne sais pas comment il sera possible pour votre famille d’être réunis à nouveau. Abe, il a été clair à ce sujet, il ne te veut pas en dehors du camp, pas tant qu’il y a ton neveu qui grandi dans ton intérieur et tu sais que ton père aura la même réaction. Et même après. Qu’est-ce que tu es censée faire avec un nouveau-né en dehors de la sécurité qu’apporte Fallon? En dehors des ressources qu’ils ont, du peu que tu peux avoir pour t’offrir un minimum de confort, un minimum de confort pour ton enfant à naître? Dehors, ce n’est pas une option pour toi, même si tu es là aujourd’hui, tu comprends que tu ne peux pas rester même si tu n’as pas encore envie de l’accepter. Et de l’autre côté, ce n’est plus possible pour eux. Chasser, expulser, renier. Les règles sont ce quelles sont et dieu sait que tu n’es pas en mesure d’aller à l’encontre, même si c’est ce que tu continues de faire, malgré les avertissements et les possibles conséquences à venir. Tant pis. Ouais, c’est ça, tant pis.
Tu serres ton frère une dernière fois contre toi, laissant l’échange duré plus longtemps que nécessaire. Tu voudrais le convaincre de rester avec toi, de rentrer, mais tu sais que ça ne sert à rien de l’achaler plus longuement avec ça. Il ne veut pas venir, il a pris sa décision, tu dois le respecter, même si tu redoutes cette séparation, bien que temporaire. Il t’a promis de revenir te chercher pour t’emmener jusqu’au camp. Comme si t’étais encore qu’une gamine à qui il fallait constamment montrer le chemin. Peut-être bien que c’est le cas, après tout. Tu frappes doucement contre la porte, trois petits coups seulement, en attendant que ton père viennent t’ouvrir. Tes yeux s’écarquillent lorsqu’une fois la porte ouverte, tu peux sentir le fusil sur le bout de ton nez, le regard affolé de ton père sous tes yeux. Tu ne sais pas vous restez ainsi combien de temps, à vous regarder mutuellement, comprenant tranquillement ce qui est en train de se passer. Tu le vois dans ses yeux que ton père, il est en mode survie, complètement. « Qu’est-ce que tu fais là? » Il ne t’offre pas de rentrer, restant près de la porte. Tu lâches un soupir – un gros, un long, un bruyant, histoire qu’il comprenne bien à quel point tu es ennuyée par sa première réaction – et tu tentes de te frayer un chemin jusqu’à l’intérieur de la pièce, malgré ton gros ventre et cette façon qu’il a de te regarder comme si tu étais un fantôme. « Il faut que tu retournes à Fallon, Eva. Tout de suite. C’est tellement – mon Dieu, tu te rends compte que tu es enceinte? » Tu lui fais des gros yeux, toujours prise entre le dehors et l’intérieur. « Papa, tu veux bien arrêter de paniquer et me laisser entrer, s’il-te-plaît? Fallon ne va pas disparaître parce que tu prends deux minutes avec ta fille que tu n’as pas vu depuis des semaines. Et oui papa, je sais que je suis enceinte, crois-moi. » Sauf que tes mots ne semblent avoir aucun effet, et tu es inquiète de voir ton père réagir aussi fortement. Tu peux comprendre son inquiétude – même si ça ne t’a jamais empêcher d’en faire qu’à ta tête – mais tu as l’impression que tout est exagéré. Ou peut-être est-ce seulement que tu ne vois pas dans quel beaux draps tu viens encore de te mettre. « Tu n’as pas été.. mise à la porte, n’est-ce pas? » Tu hoches vigoureusement de la tête. « Non, pas encore du moins. Disons que j’ai pas eu de permission spéciale pour sortir. » Et tu le sais, que tu risques de faire face à des conséquences pour ça. Mais une chose à la fois. Un problème à la fois. D’abord ton père, ensuite le reste. « D’une manière ou d’une autre, tu dois y retourner, il le faut et je ne t’en donne pas le choix. Je ne leur en donne pas le choix non plus, ceci étant dit. » Tu ne peux t’empêcher de te mettre à rire. Un rire mauvais, un rire sarcastique. Tu sais que ce n’est pas vraiment le bon moment pour tenir tête à ton paternel, mais c’est ton premier réflexe. Tu le fais depuis tellement longtemps déjà, c’est tout simplement impossible pour toi de chasser le naturel. « Parce que tu crois vraiment que tu peux les forcer à quoique ce soit là-bas papa? » Tu roules des yeux. Tu peux vraiment être une peste quand tu veux. Même si ta relation avec ton père s’est améliorée après l’adolescence, il n’en demeure pas moins que tu es douée pour lui en faire voir de toutes les couleurs. « Abe m’a raconté. Vous avez été viré. T’as plus aucune influence là-bas, aucune. » Tu lèves légèrement la tête, comme pour vous faire croire à tous les deux que tu pouvais avoir plus d’autorité que lui, malgré tout. En ce moment, tout ce que tu veux, c’est pouvoir relaxer tes jambes, ne serait-ce qu’un peu. « Là j’viens de prendre une très longue marche, j’ai les pieds enflés et le bébé qui arrête plus de donner des coups alors vas-tu finalement me faire le plaisir de me laisser entrer, s’il-te-plaît? » Tu insistes sur le dernier mot. Tu vas perdre patience. Elles sont loin, les belles retrouvailles que tu avais imaginé avec ton père.
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Rhett Mills
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Sujet: Re: you can run on for a long time (eva) Ven 9 Déc - 14:09
you can run on for a long time
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Il était mal barré. Très mal barré. Dans les yeux de sa fille brillait le même éclat qui traversait les prunelles d'Absalon ; celui d'une sorte de colère disproportionnée qui s'apprêtait à tonner à n'importe quel moment. Rhett était proche de la foudre et il pouvait se sentir frémir à son approche. Il n'était pas prêt, pas encore. Il avait actuellement l'impression de vivre en colocation avec un adolescent borné et capricieux, sous les traits de son propre fils ; il se souvenait encore, et sans la moindre peine, de ce qu'il avait vécu avec Evalia, plus jeune, lorsqu'elle était prête à affronter tout et n'importe quoi, spécialement l'autorité qu'elle avait du mal à gérer. Il était heureux de la revoir sa fille, plus qu'heureux, il se sentait comblé ; mais ce n'était pas suffisant. Il était tout bonnement incapable de la considérer autrement que comme son enfant, un petit être à protéger du monde extérieur qui était devenu fou. Il devait la ramener à Fallon, il devait lui éviter ce qu'il vivait actuellement. C'était sans doute une question de vie ou de mort. C'était ce qu'il pouvait faire de mieux à la hauteur de tout ce qu'il avait à sa portée, c'est-à-dire pas grand chose. Il se battait avec les armes qu'on lui laissait et ses phalanges filaient dans le vide. Sa fille était là, dans l'encadrement de la porte, attendant un passage pour pouvoir entrer. Qui plus est, elle semblait passablement à côté de ses pompes, après avoir marché autant (combien de miles entre Fallon et Hazen, il ne le savait guère mais il se souvenait de l'état de ses chaussures après être entré dans la maison qui faisait aujourd'hui office de refuge). La voix de sa fille était autoritaire, dure. Prête à exploser si Rhett lui en donnait l'occasion. Mais il ne voulait pas – non il ne voulait toujours pas la laisser entrer. Lui permettre l'accès au sein de la maison signifiait qu'elle pénétrait dans un monde auquel elle n'appartenait pas. Pas, ou pas encore, il n'en savait trop rien. Mais face au regard inquisiteur de sa fille, il commença à fondre comme neige au soleil et esquissa un mouvement de recul pour la laisser entrer. Ce n'était pas une bonne idée, mais que pouvait-il faire d'autre ? Sa fille était une véritable tornade. Il savait de quoi elle était capable lorsqu'elle était poussée au bout de ses derniers retranchements.
« J't'en prie, fais comme chez toi. » qu'il souffla avant de refermer la porte derrière sa fille, et en lui désignant le canapé un poil décharné. Il marcha d'un pas lourd jusqu'au sofa sur lequel il s'assit, gauche et mal à l'aise après des semaines de séparation. Il déglutit. « Nous avons été virés, oui. J'ai aidé une fille qui se trouvait en dehors du camp et – et Absalon m'a aidé. » il fronça les sourcils, tendu « si tu veux me rejeter la faute, j't'en prie, ton frère s'en charge volontiers, n'hésite pas à en rajouter une couche si tu le souhaites, ça ne me fera ni chaud ni froid. » c'était le cas – l'un de ses gosses le haïssait, pourquoi pas l'autre ? Et pourtant, lui-même exécrait ce fatalisme qu'il traînait comme un boulet. Il était toutefois sûr et certain que sa fille ne se gênerait pas pour l'enfoncer un peu plus ; les jumeaux se ressemblaient tant que ce serait même étonnant de voir le contraire. « Comment va ta mère ? » demanda-t-il alors doucement, d'une voix douce, presque un murmure s'envolant dans les airs. Annie lui manquait atrocement. Ils n'avaient jamais été séparés aussi longtemps, et aussi brutalement. Elle lui manquait, autant que sa fille lui manquait – mais la voir ici, cela n'aidait en rien à améliorer son anxiété. Il détestait la savoir ici plutôt qu'en sécurité à Fallon. Il détestait l'idée qu'elle soit, même l'espace de quelques secondes, en danger. C'était une possibilité qu'il refusait dorénavant d'admettre, même s'il avait été sans doute beaucoup plus souple autrefois. Il y avait un avant et un après ; et Fallon était le pilier qui maintenait les deux à égale distance. Rhett détestait tout ce que Fallon représentait : il n'était pas communautariste, et les règles imposées au sein des fortifications flirtaient avec un semblant de dictature dont il aurait voulu se passer malgré les belles paroles qu'il n'entendait que d'une oreille. Il avait voulu jouer au héro, brandir une épée et jouer avec ; il avait été dégagé de la ville sans autre forme de procès et, maintenant, il était là. Rongé par le manque et la tristesse, par tout ce qu'il avait perdu. Il y avait bel et bien un monde entre ce qu'il avait voulu créer et ce qu'il avait été finalement capable d'accomplir – un univers qu'il ne parvenait tout compte fait pas à traverser. C'était dur et loin d'être limpide. Ca le bouffait.