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 (josh), in every life, we will find each other

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Nora Blake
Nora Blake
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MessageSujet: (josh), in every life, we will find each other   (josh), in every life, we will find each other EmptyLun 7 Nov - 2:58



sorry seems to be the hardest word           
yesterday's gone and you will be ok. place your past into a book, burn the pages, let 'em cook. yesterday is dead and gone and so today. eyes stingin' from the black smoke.
- NORA BLAKE & JOSHUA BURROWS -

L’espoir fait vivre, qu’on disait. L’espoir fait vivre. Mais Nora, elle était fatiguée, et peu importait le nombre de fois où elle se répétait cette phrase, comme un mantra censé galvanisé son être, rien ne changeait. Elle était toujours aussi fatiguée, jusqu’aux os, et dans chaque fibre de ses muscles et de ses chairs. Ce genre d’épuisement à l’arôme familier, qui faisait revenir des visions d’un passé qu’elle aurait voulu plus lointain ; sauf que cette fois-ci, quand sa main cherchait à se refermer autour de la présence de Joshua pour y croire encore, il n’y avait plus personne. Joshua n’était plus là, sûrement depuis bien plus longtemps qu’elle n’avait été prête à l’admettre, à l’époque : rien de tel qu’une apocalypse et la mort, pour remettre les pendules à l’heure. D’ici, au moins, ça n’semblait pas être un tel gâchis, d’avoir foiré quelques-unes des décisions de son existence, pour se retrouver où elle avait été, dans sa vie d’avant. Quoiqu’il en soit, elle n’avait plus rien. Et même si elle était restée la fiancée idéale aux yeux du jeune homme, si elle avait balayé ses ambitions pour s’accrocher aux bonheurs qui n’se limitaient qu’à lui et lui uniquement, elle serait toujours la même ruine de personne. Parce qu’elle n’avait plus de boulot, plus de maison, plus de mission l’assignant à l’autre bout du monde, plus d’espoirs, plus de fiancé. Ses rares possessions se limitaient désormais au pied de biche qu’elle serrait dans ses doigts, et Diego, qui demeurait malgré tout être un électron libre, vaquant à ses occupations comme l’animal sauvage qu’il était devenu pour survivre. Peut-être s’devait-elle de devenir comme lui, pour tenir bon ; sauvage, au point de n’plus rien attendre de personne, s’attacher à quelques personnes au gré de ses caprices, sans pour autant s’enchainer à ces êtres qui mourraient irrémédiablement. Parce que c’était la fin du monde, et que la seule destination qu’ils avaient droit devant, c’n’était pas le bonheur ou l’espoir ; c’était la mort. Elle en arrivait à s’demander pourquoi elle tenait bon, pourquoi elle était venue jusqu’à l’hôpital de Fallon, avec l’espoir de trouver quelque-chose que les dizaines, peut-être centaines de gens qui étaient passés avant elle, auraient pu oublier. Des pansements, du désinfectant, des cachets d’aspirine ; peut-être de la morphine, ou de l’alcool à soixante-dix, qu’elle serait cap’ de boire au goulot, tant la seule compagnie du désespoir, était souvent trop pesante. Pour le coup, ouais, elle aurait bien envie de pouvoir s’prendre une cuite juste pour se prendre une cuite ; ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus eu la possibilité de faire une chose pareille. Et peut-être que c’était son jour de chance, après tout, alors qu’elle arpentait les couloirs sans croiser qui que ce soit : aucune présence hostile, morte ou vivante. Parce que ouais, maintenant, après des mois à laisser l’humanité se décharner peu à peu, même les vivants s’mettaient à foutre le monde en l’air. Dans son for intérieur, Nora elle savait qu’elle n’était pas c’genre de personne – qu’elle n’pourrait jamais l’être. Mais après avoir vu tant d’aspects dégueulasses dans la société qui avait été là, autrefois, elle n’pouvait pas blâmer ceux qui adoptaient la loi de la jungle.

Elle au moins, elle avait un gros clébard et un pied de biche pour se défendre, s’il fallait en arriver là. Quoique, peut-être que Diego se contenterait d’passer son chemin : il ne l’avait jamais fait jusque-là, mais l’univers était à présent devenu c’truc imprévisible, où même un souffle de vent pouvait devenir la trahison ultime de la part du karma. Une stupide odeur de sang planant dans l’air, l’arôme gerbant des cadavres qui jonchaient le sol, partout ; partout, ça n’sentait que la fin. Et sûrement que la blonde faisait juste partie des idiots qui jouaient sur la corde d’un genre d’endurance, par habitude plus que par envie ; c’était difficile, d’puiser dans le fossé noir de désillusions qui était à la place de son cœur, désormais. Et comment la blâmer ? Aucun des jours qui n’étaient passés depuis cette nuit-là n’avait eu quoique ce soit de bon. Y’avait bien eu quand, au cœur des ténèbres, l’épaisse silhouette de Diego s’était détaché de l’obscurité, pour venir se coucher juste à côté d’elle, comme si lui aussi, il avait eu besoin d’une présence, et qu’il avait trouvé la personne la plus désemparée qui soit, à des kilomètres à la ronde. Parfois, rien que par ironie, survivance inutile de sa rancœur, Nora s’disait qu’elle s’entendait plus avec ce pit bull qu’elle n’s’était jamais entendue avec Joshua ; et qu’au moins, avec Diego, ils avaient ce commun-accord qui ferait que l’autre n’poignarderait pas l’autre dans le dos, juste parce que, pour un temps, ils avaient deux trajets différents. Ca aidait, de se souvenir des mauvais côtés d’elle et Joshua, comme s’ils étaient les choses les plus importantes à retenir et à ressasser : parfois, elle pourrait en jurer qu’il n’lui manquait pas tant que ça, alors. D’la même façon qu’il n’lui avait pas manqué, quand elle avait balancé ses affaires dans un sac, pour quitter leur appartement sans se retourner, pleurant toutes les larmes de son corps parce qu’il l’avait trahie. Bon dieu, maintenant, la pragmatique et trop réaliste Nora Blake détestait la dépendance qui allait avec l’amour : surtout quand l’histoire n’s’achevait pas sur un point final, mais sur un putain de cliffhanger qui lui pesait sur l’âme. « Essaye de n’pas t’attirer trop d’ennuis. » elle adressa au chien, alors qu’il accélérait l’allure de son côté à travers les couloirs, reniflant ici ou là. Comme s’il avait besoin de son avis d’humaine faiblarde pour quoique ce soit ; elle vit le pelage argenté du chien tourner à l’angle d’un couloir, disparaître derrière des débris, et elle repartit vaquer à ses propres occupations. Dans l’atmosphère poussiéreuse, à la lumière d’un jour encore bien levé, Nora parcourut les quelques pièces qui se trouvaient là, suivant les restes d’indications qui se trouvaient sur les panneaux accrochés aux murs. Elle trouva la réserve, enfin, farfouillant dans les tiroirs en essayant de faire le minimum de bruit possible : bien sûr qu’elle n’se croyait pas indestructible au point que l’idée d’attirer une horde de rôdeurs – ou même un seul de ceux-ci – ne lui soit pas totalement effrayante. Comme prévu, la pêche ne s’avéra pas particulièrement fructueuse ; dans un tiroir de bureau, elle trouva une barre de céréales, qu’elle s’empressa d’ouvrir pour commencer à la manger : c’était son premier repas de la journée, après tout. Par terre, comme abandonné là par inadvertance, elle trouva un rouleau de sparadrap, qu’elle ouvrit tout de suite également, pour en détacher un petit bout, et essayer de consolider la branche droite de ses lunettes, fragile depuis la nuit où tout s’était précipité, comme ça, dans l’équilibre précaire auquel elle avait fini par se faire.

Le reste du sparadrap bien emballé à nouveau, elle le rangea dans son sac, son déjeuner coincé entre ses lèvres, alors qu’elle continuait de chercher, en des pas silencieux, des gestes soigneux et discrets, la moindre indication de quoique ce soit d’autre qui pouvait rester. Elle commençait à avoir l’œil pour toutes ces choses, choisissant de ne rien dénigrer ; un peu plus tôt, elle avait trouvé un chemin jusqu’à un espèce de magasin de chasse, où il n’y avait plus eu aucune arme utile, mais d’où elle avait récupéré une épaisse veste, dans laquelle elle s’était rapidement emmitouflée – elle lui servirait pour la nuit, et tant pis si elle semblait trop grande de prime abord : quand on retroussait les manches, ça allait – à l’exception du fait que les pans du manteau lui arrivaient presque aux genoux. Elle avait aussi trouvé deux boites d’un genre de bouffe lyophilisée, sans savoir quand est-ce qu’elle trouverait le temps de cuisiner ça, ou même d’avoir de l’eau ou un récipient à même de le faire. L’espoir fait vivre, hein. Au pire, peut-être bien qu’elle finirait par s’laisser prendre au jeu, et à bouffer les pigeons, les rats, les écureuils ou les chats que Diego ramenait ; le désespoir fait vivre, quelle que soit la façon. Le désespoir, ouais, elle voulait bien croire que c’est ce qui la fit se relever encore une fois, sans oublier son pied de biche, son sac à dos, tous ses sens en éveil. Assez en éveil pour qu’elle entende du boucan, les pieds qui touchaient le sol, enjambaient les débris avec un peu de discrétion, comme elle l’avait fait – pas assez de discrétion pour que ça ne s’entende pas dans les couloirs eux-mêmes. Sans un son, Diego était revenu, un grognement discret roulant dans sa gorge, tandis que Nora, elle, elle aurait volontiers cherché une issue, un endroit où se planquer, comme une lâche. Et pourtant, ses instincts, l’habitude lui disaient que c’n’était pas un rôdeur : ils n’pouvaient pas se déplacer si agilement au milieu de décombres, de meubles renversés, d’une zone désolée comme ici. Non, c’était un humain ; un humain comme la blonde n’en avait plus vu depuis des lustres. Le désespoir, la faim, la sensation de sa barre de céréales toujours coincée entre ses dents – tout ça, Nora l’avait oublié, alors que tout ce qu’elle pouvait faire, c’était se coller contre le pan de mur qui se trouvait juste derrière la porte. Forcément, le boucan grandissant du chien allait attirer l’intrus ; et quand celui-ci fit un pas après l’entrée, Nora, elle eut cette palpitation au creux du poitrail – un instant d’hésitation qui aurait pu lui filer la nausée. Elle connaissait cette silhouette, l’arrière de ce crâne, cette présence. Mais non, c’n’était pas possible. Pas dans ce monde-là. C’n’était pas possible. Il y eut sans doute une fraction de seconde, où il la remarqua enfin elle et son allure pitoyable et son pied de biche ; un éclair azuré, familier, qui pourtant ne suffit pas à retenir son bras. Sans réfléchir, et parce que l’humanité était inhumaine, parce que c’n’était pas possible, elle envoya un coup de pied de biche dans les côtes du nouveau-venu. Dans les côtes de Joshua, lui imposa subitement son esprit, se connectant avec la réalité alors qu’il lâchait un grognement, et que-… que-… Il était là. Vivant, et il s’était mangé son pied de biche comme une personne bel et bien réelle. Et il était là, soumis à son regard à elle qui le sonda, de la tête aux pieds, des pieds à la tête, alors que l’air lui manquait, les mots l’avaient désertée, l’espoir et le désespoir se mêlaient dans un cocktail au goût amer, qui faisait même remonter son cœur juste au creux de sa gorge. C’n’était pas possible – et ses deux mains encore enserrées autour de son pied de biche, elle aurait bien eu envie de refoutre un coup, juste pour la forme.
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Joshua Burrows
Joshua Burrows
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MessageSujet: Re: (josh), in every life, we will find each other   (josh), in every life, we will find each other EmptyMar 8 Nov - 0:30

just save me from this darkness.
nora blake & joshua burrows
Please don't let this turn into something it's not. I can only give you everything I've got. I can't be as sorry as you think I should But I still love you more than anyone else could. All that I keep thinking throughout this whole flight Is it could take my whole damn life to make this right.

Il ne savait pas trop où aller Joshua. Il ne savait jamais où aller. Il trainait un peu dans les mêmes zones depuis un moment maintenant, depuis qu’il avait perdu ce petit campement où il avait été installé avec quelques autres personnes, depuis qu’il avait perdu Nora. C’était elle qui était venu le déloger de son luxueux appartement de Las Vegas, bien avant que les choses ne soient trop critiques. Oh, si Nora n’avait pas été là, Joshua, il serait mort comme le roi des cons, trop bourré pour voir que le monde était en train de s’effondrer. Nora elle lui avait sauvé la vie à sa façon. C’était toujours ce qu’elle avait fait. Déjà l’autre fois, quand elle l’avait retrouvé après tout ce qui avait pu se passer là-bas, loin des États-Unis, dans une guerre qui l’avait épuisé, détruit de tellement de façon que de retour chez lui, il s’était contenté de fréquenter les bars, les casinos et tout ce qui pouvait aller avec. Mais Nora, elle était revenue vers lui, elle l’avait sauvé de déchéance. Il l’avait aimée, il avait chéri sa vie avec elle. Elle avait fait de lui un homme meilleur. Mais il s’en était fallu de pas grand-chose pour qu’il sombre de nouveau. Une lettre qu’il avait trouvé sur le coin d’une table, dont elle avait eu l’intention de lui parler bien après avoir pris sa décision, comme s’il n’avait pas son mot à dire là-dessus, fiancé ou non. Elle était repartie pendant plusieurs mois ça avait été bien assez long pour qu’il sombre de nouveau. Il ne savait pas pourquoi elle était revenue vers lui quand tout ça avait commencé, mais elle avait été là et au milieu de l’enfer, de tous ces trucs qui lui rappelaient cruellement la guerre, les souvenirs traumatisant qu’il avait trop souvent essayé de faire disparaitre, à coup d’alcool et de luxure, tout ça, c’était revenu bien vite. Mais ça avait été, puisqu’il avait eu Nora. Maintenant, elle n’était plus là. Est-ce qu’elle était morte ? Peut-être bien oui. Mais il n’avait vraiment pas envie de penser comme ça lui, il était revenu au camp, y avait plus personne, juste les cadavres de ceux qui étaient tombés, mais pas le corps de Nora. Alors, elle s’était enfuie, alors, elle était encore en vie quelque part.

Il ne savait pas s’il la reverrait un jour, mais il fallait bien qu’il s’accroche à cette idée, parce que franchement, sans Nora, il ne savait même plus pourquoi il continuerait de se battre. Ce monde était devenu quelque chose de bien pourris et il avait l’impression Joshua, qu’il ne redeviendrait jamais comme avant. Est-ce que c’était plus mal que l’humanité finisse par s’éteindre au milieu de ce chaos ? Y avait des moments où il se disait que non. Parce qu’il avait vu de quoi l’humanité pouvait être capable et que même sans se retrouver au front, il avait suffi d’allumer la télé ou de pencher le nez vers un bouquin d’histoire pour s’en rendre compte. Dans ses moments de solitude les plus désespérés, il arrivait à penser comme ça Joshua, à se demander à quoi ça servait de continuer à vivre comme ça ? Milah, elle lui avait déjà parlé des camps, de ce qu’elle savait de ça, ça ressemblait bien à ce genre de personnes qui arrivaient tant bien que mal à construire quelque chose de normal, mais de son point de vu à lui, ça ressemblait à une utopie, un mirage et ils tomberaient tôt ou tard ces camps. Comme celui dans lequel il avait été. Il devenait un peu plus pessimiste au fil des jours qui passaient. Nora, ça avait été sa seule raison de garder l’espoir. Pourtant, ils n’avaient jamais eu l’occasion de faire le point sur ce qu’ils étaient, sur ce qu’il restait d’eux, depuis qu’ils avaient rompus leurs fiançailles, dans un monde pareil, est-ce que ça avait vraiment de l’importance ? Il s’en fichait. Est-ce que c’était vraiment le bon moment-là, pour chercher à qui la faute ? Lui parce qu’il n’avait pas cru en ses rêves de carrières, qu’il n’avait pas compris son ambition ? Elle, parce qu’elle n’avait pas jamais eu l’intention d’écouter ce qu’il avait à dire avant de prendre sa décision, elle qui avait fait passer sa carrière avant leur histoire ? Lui, qui avait eu trop peur qu’il lui arrive encore malheur, elle qui n’avait pas pris ça en compte, qu’il puisse s’inquiéter pour elle. Elle qui était partie sans demander son reste, lui qui avait fini par aller voir ailleurs. Merde, ce serait débile d’en parler maintenant de tout ça, parce qu’ils avaient tous les deux été de beaux idiots. T’façon, le mariage idéal qu’ils avaient commencé à préparer avant tout ça, c’était pas demain la veille qu’ils l’auraient, qu’importait la bague de fiançailles qu’il se trimbalait encore sur lui, comme un souvenir de tout ce qu’ils avaient bêtement abandonné. S’il avait su que le monde ressemblerait à ça quelques mois après tout ce bordel, il aurait agi différemment, il l’aurait même accompagnée où qu’elle ait été, pour son job, juste pour passer plus de temps avec elle. C’était trop tard. Tout était trop tard.

Il soupira alors qu’il passait par l’une des portes de l’hôpital de Fallon. Il avait une méchante plaie contre le bras, un truc qu’il s’était fait quand il avait été poursuivi par des rôdeurs. Il aurait peut-être dû aller voir Milah, mais en fuyant son camp de fortune, il n’avait pris qu’un sac, dans lequel y avait à peine de quoi boire et manger pour lui, alors pas question d’aller lui échanger ça contre de quoi soigner cette plaie et Milah, elle n’offrait rien, elle échangeait.  Elle avait raison dans le fond, ce qu’elle faisait, ça semblait bien marcher, elle n’hésitait pas à voler au plus naïfs – elle avait essayé avec lui – avant de disparaitre. Elle s’en fichait du reste du monde, elle ne s’occuper que d’elle-même et au final, elle s’en sortait pas mal. Ouais, lui, il aurait tendance à venir en aide à n’importe quoi, quitte à sacrifier un peu de ses possessions, par réflexe ou juste parce qu’il était complètement con. C’était pas pour rien que Milah avait cru qu’elle pourrait le berner facilement, fallait croire qu’il l’était vraiment, naïf. Là en tout cas, il allait se démerder tout seul et peut-être que s’il prenait des trucs en plus, il irait la voir Milah, si elle était sans un bon jour, elle lui filerait peut-être un verre, sait-on jamais y avait des jours où elle était plus généreuse que d’autres celle-là, presque sympa même. Avançant dans les couloirs, il avait entendu du bruit. Il tendit l’oreille, se demandait si c’était vraiment un chien qu’il entendait ou juste son imagination. Peut-être que sa plaie s’était infectée et qu’il avait de la fièvre après tout. Il continua d’avancer, si y avait un chien là-dedans, le mieux, c’était de le sortir de là avant qu’il se fasse bouffer. Est-ce qu’il allait vraiment perdre un temps précieux, dans un hôpital infesté de rôdeur, pour un chien ? Il était vraiment con des fois, y avait pas à dire, mais, quand il poussa la porte de la pièce source du bruit, plus le temps penser à un potentiel chien alors qu’il venait de se prendre un coup dans les côtes. Il n’avait pas besoin de ça, en plus de son bras qu’il sentait toujours douloureux. Il lâcha un grognement  attrapant le pied de biche qui l’avait frappé, prêt à l’arracher des mains de son propriétaire pour lui en foutre un coup dans la tronche, mais il relâcha rapidement prise reculant de quelques pas sous l’effet de la surprise. Nora. Il avait vraiment envie de jeter un coup d’œil à son bras, c’était mauvais signe tout ça, ça devait être méchamment infecté et la fièvre sacrément haute pour qu’il la voit, ici. Mais il se sentait pas si mal que ça pourtant.  « Nora ? Est-ce que … » Est-ce que quoi ? Est-ce que c’était vraiment elle, quand même il la connaissait assez bien pour la reconnaître malgré l’obscurité de la pièce. Est-ce qu’elle était vraiment là ? Le coup dans ses côtes il avait eu l’air bien réel quand même. Il s’approcha venant plaqué l’une de ses mains sur sa joue, celle avec moins de sang dessus qu’il aurait voulu, mais l’une était recouverte du sang qui avait coulé de la blessure et l’autre il l’avait plaquée contre la dite blessure un moment, pour limiter les pertes de sang justement, avant de pouvoir faire un semblant de bandage avec les moyens du bord. « J’suis revenu au camp et t’étais plus là. J’te cherchais … » Et c’était au fin fond d’un hôpital alors que la seule chose qu’il était venu chercher, c’était de quoi désinfecter, recoudre et recouvrir cette fichue plaie qu’il l’avait trouvée. Fallait croire qu’y avait quand même des moments dans une vie où le hasard se décidait à bien faire les choses.
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