nom : mills, un nom qui n'est pas tien depuis toujours mais auquel tu t'es habituée avec les années. tu es née
costello, mais tout ça, c'est une différente vie. c'est pratiquement une personne différente même.
prénom : evalia, qui témoigne fortement des origines mexicaines de ta mère, comme le fait ta peau foncée, suivi d'un
alejandra laissée derrière, souvent oubliée, quelque peu inutile.
âge : vingt-sept ans, si jeune et pourtant, la vie te force à vieillir trop vite récemment.
date et lieu de naissance : le
cinq mai 1989, en même temps que ton frère bien que personne ne sache qui est venu en premier, à
los angeles, californie, bien que tu ne gardes aucun souvenir particulier de cette ville.
nationalité : américaine, c'est ce que dise les papiers, bien que ça n'ait plus grande importance aujourd'hui.
origines : américaines et mexicaines, tu te rattaches très peu à cette deuxième toutefois, malgré ton nom et ton physique qui te le rappelle à chaque jour.
situation civile : célibataire et enceinte jusqu'au cou, tu te retrouves dans une situation particulière. tu n'as jamais été douée pour les relations, évitant de t'attacher. le père de l'enfant que tu portes ne fait pas l'exception. si cela aurait pu devenir compliquer, ce ne l'est pas; ce dernier est mort. décédé en mission, sans même avoir la chance de savoir qu'il deviendrait père. depuis, tu te contentes de faire de ton mieux pour la santé du bébé, même s'il t'est plutôt difficile de faire quoique ce soit.
ancien métier : femme à tout faire, tu touchais à tout. tu es très à l'aise de tes mains, manuelle, te salir ne t'a jamais fait peur. tu as été mécanicienne, serveuse, barmaid, vendeuse, name it, tu l'as probablement déjà essayé.
ancien lieu d'habitation : chigago, illinois, et tu maudiras à jamais vos vacances qui vous ont mené jusqu'ici.
campement actuel : fallon, au sein duquel tu ne trouves pas véritablement ta place entre les règles et tout ça.
groupe : four walls and a roof.
crédits : shiya.
just survive somehow •
(001), silencieuse, timide, effacée. c'est ce que tu as été pour les premières années de ta vie, du moins, de ce que tu possèdes comme souvenirs de ces années tourmentées. tu ne possèdes que très peu de souvenirs concernant ta mère biologique que vous avez perdu ton frère et toi lorsque vous n'aviez que quatre ans. elle n'est pas morte, du moins, tu ne crois pas. mais du jour au lendemain, comme ça, elle ne faisait plus partie de ta vie. abe et toi étiez soudainement des enfants du système social. des enfants orphelins. des enfants malmenés par les différentes familles dans lesquelles vous débarquiez l'espace d'un moment, sans jamais trouver votre place. de toute façon ta place à toi, tu l'avais déjà trouvé. c'était derrière ton frère, ta main serrée dans la sienne, a espéré que demain soit un jour meilleur.
(002), les mills ont été vos jours meilleurs.
a new place to call home. si abe si y fait plus rapidement, tu as été plus lente a t'adapter, même si tu savais que tu étais chanceuse d'avoir toujours ton frère près de toi et un toi sur ta tête. à huit ans, tu as changé de nom. à huit ans, tu commençais une nouvelle vie. tu apprenais tranquillement a parlé anglais, toi qui était demeurée silencieuse pour les premières années de ta vie. il a d'ailleurs été question de te faire doubler une année puisque ton langage était si peu développé, mais pour éviter une séparation avec ton frère, il a été décidé de te faire suivre le cheminement normal auprès de ton frère.
(003), l'école, ça n'a jamais été ton truc, ça n'a jamais été ton fort. tu n'as jamais réellement rattrapé ton retard, passant toujours tes cours de justesse - et encore - mais ça n'avait pas vraiment d'importance pour toi. l'anglais, les maths, la science, ça ne te disait rien, ça n'éveillait aucun intérêt pour la gamine que tu étais. les seules choses que tu dois à l'école ce sont ton anglais parlé qui sonnent parfaitement américain et une vie sociale des plus rocambolesques à l'adolescence.
that's it, that's all. (004), de la gamine timide, tu es devenue une adolescente extravertie, extravagante, avec des années de vie et de folies à reprendre, au plus grand désespoir de tes parents, mais particulièrement de ton frère qui se sentait responsable de te sortir de toutes les situations stupides dans lesquelles tu te foutais toujours le nez. tu séchais les cours, préférant sortir avec des copains dans des endroits peu fréquentables pour aller fumer un joint et te faire croire que t'es au dessus de tout le monde. au dessus de cette petite vie bien rangée. et tu y croyais, vraiment. pour la première fois de ta vie, quelque chose faisait du sens. toi, un joint, et un immense sentiment de liberté. rien de moins.
(005), si ta crise d'adolescence a créé quelques tensions entre ton frère jumeau et toi, ça ne vous a jamais réellement éloigné l'un de l'autre. tu ne pourrais imaginer un monde où abe et toi n'êtes pas les meilleurs amis du monde, la bouée de l'autre dans les naufrages et toutes les autres trucs quétaines auxquels t'es pas en mesure de penser parce que dieu sait que ce n'est pas ta tasse de thé, tout ce qui est quétaine et fleur bleu et tu en passes. tout ce que tu sais, c'est que sans abe, tu perds une grande partie de toi.
la plus importante partie de toi. il n'a jamais été question que ce soit lui sans toi, ou toi sans lui. c'est pour cette raison que tu n'arrives pas à comprendre son départ - et celui de ton père - soudain. ça ne fait pas de sens, tout simplement.
(006), t'es pas une trainée. du moins, c'est pas comme ça que tu le vois.
tu aimes le sexe, voilà tout. adolescente, ça t'a valu une sale réputation que toutes les tentatives de ton frère n'ont pas pu sauver. avant l'apocalypse, tu n'étais rien de moins qu'une jeune femme avec une peur importante de l'engagement qui préférait changer de partenaire fréquemment que de faire des promesses que tu savais impossible à tenir. alors tu profites de ce que la vie a à offrir. ou du mons,
tu profitais. (007), michael, ce n'était pas une exception à la règle. au beau milieu de ce bordel, tu trouvais encore le moyen de flirter, tu trouvais encore le moyen de te faire baiser parce que putain, si t'es pour mourir bientôt, aussi bien encaisser les quelques orgasmes qu'il te reste, pas vrai? le truc, c'est ce que c'est pas tout à fait comme ça que ça s'est passé. michael, il a été que passager dans ta vie, à fallon, il est mort durant une mission avant même que tu ne réalises qu'il t'avait laissé un cadeau avant de partir. tu as mis presque deux mois avant de te rendre compte que quelque chose n'allait pas. les nausées le matin, la prise de poids, l'envie de faire pipi à tout instant du jour et de la nuit. et du jour au lendemain comme ça, tu allais devenir maman. au beau milieu de l'apocalypse. comme toujours,
ton timing était plus-que-parfait. (008), avant la grossesse, tu étais une fille en forme, tu étais une fille active, incapable de t'arrêter, incapable de te poser. tu vivais à pleine vitesse, avant tout ça. tu courrais partout, inarrêtable. trois soirs par semaine, tu allais jouer au foot avec une équipe de filles amateures, seulement pour le plaisir de taper sur un ballon, de t'évader un peu plus, pour te garder active et en forme. depuis que tu es à fallon et grosse comme trois éléphants, tu te sens inutile. tu te sens inutile et prisonnière et tu manques d'espace. tu manques de vie. tu manques de toi. mais tu sais que le mieux que tu puisses faire pour le moment, c'est rester calme, rester sage pour donner naissance à un bébé en santé et éventuellement, survivre à tout ce bordel.
if survivors there are.
(009), tu as de la difficulté à respecter les règles, particulièrement toutes ces règles que tu considères inutiles à fallon. tu voudrais pouvoir sortir, partir à la recherche de ton frère, de ton père. tu as besoin de savoir pourquoi ils ne sont plus là, tu ne peux tout simplement pas croire qu'ils sont partis de leur plein gré. mais tu es prisonnière. prise entre la bonne chose à faire et celle que tu meurs d'envie de faire. et plus les journées filent, plus tu as envie de dire
screw it, fuck them, partir et ne jamais te retourner. mais dehors, c'est dangereux. dehors, c'est froid. et puis putain, tu sais qu'enceinte jusqu'aux oreilles, tu survivrais pas longtemps. mais l'idée ne quitte pas ton esprit pourtant,
jamais. (010), tu dessines. pour oublier que tu vas mal, quand tu vas bien, quand tu es en colère, peu importe. dessiner, ça te permet de te recentrer. de te concentrer uniquement sur les coups de crayon que tu déposes sur le papier, ça te force à imaginer la suite des choses, à te plonger corps et âme dans les couleurs de ce monde imaginaire, un monde à la fois plus beau et aussi plus fou, plus grand et plus fort que cette réalité à laquelle tu dois faire face tous les jours. tu as toujours un cahier avec toi, quelques crayons de seconde main, rien de bien fancy, mais juste ce qu'il te faut pour te permettre de t'envoler, ne serait-ce qu'un peu, pour oublier la noirceur de ce monde.