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 we're nothing without pretend (evey)

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Liam Bakh
Liam Bakh
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MessageSujet: we're nothing without pretend (evey)    we're nothing without pretend (evey)  EmptyJeu 24 Nov - 21:30



we're nothing without pretend
I am nothing without pretend, I know my thoughts Can't live with them. I am nothing without a man, I know my faults But I can't hide them. I still keep my baby teeth In the bedside table with my jewelry, You still sleep in the bed with me, My jewelry and my baby teeth. I don't need another friend When most of them I can barely keep up with I'm perfectly able to hold my own hand, but I still can't kiss my own neck. I wanted to give you everything but I still stand in awe of superficial things, I wanted to love you like my mother's mother's mothers did, Civilian. Civilian. ~ civilian, wye oak.


Lorsque Liam franchit la limite qui séparait Fernley du reste du Nevada – cet autre territoire dont il ne fallait jamais s'approcher, même pour les plus aguerris –, il pensait à sa sœur. Il pensait à Evey. Il essayait de se souvenir du son de sa voix, de l'éclat de son rire – il se demandait s'il allait un jour oublier les contours de son visage qui ne ressemblaient en rien aux siens. Frère et sœur, ils l'étaient. Pas de sang, ni même de nom, mais ils avaient grandi ensemble sous le couvert d'une famille recomposée. Il l'avait aimée comme il avait pu aimer ceux qui partageaient ses ancêtres mais force était de constater que c'était elle qui lui manquait le plus. Il se souvenait – lorsqu'il avait perdu sa fille face à la leucémie, Evey avait préparé un plan et l'avait flanqué sur clef USB, l'intitulant alors « comment aider Liam à aller mieux ». Combien de temps y avait-elle mis, il ne l'avait jamais su mais plus il y repensait, plus il se disait qu'il en avait besoin de ce foutu plan. Sa gorge était redevenue sèche, quémandeuse d'un liquide qui ne lui était plus permis – il se l'imposait, c'était ça ou la ruine. Evey aurait pu aider – à sa façon, elle l'avait dirigé vers une cure de désintoxication. Là, il avait rencontré Sam et – c'était un mal pour un bien, et on considérait la situation sous un nouveau jour. Il avait réussi à se soigner, Sam avait pansé ses blessures avant de les rouvrir. A l'origine, pourtant, c'était Evey qui en avait eu l'idée et qui l'avait incité, prétextant que tout irait mieux une fois l'acceptation passée. Et il avait souffert, il avait souffert le martyr – sa sœur n'avait jamais baissé les bras, et l'avait soutenu jusqu'au jour où l'épidémie avait frappé Los Angeles. A partir de ce moment-là, il n'y eut plus d'Evey pour l'aider à se relever après une cuite, il n'y eut plus d'Evey pour lui faire la leçon, il n'y eut plus d'Evey pour lui donner le bon coup de pied au cul qu'il méritait tant. Mais elle était adorable – tellement adorable que tout ce qu'elle aurait du faire plus durement, elle n'était parvenue qu'à l'envelopper dans une couche de gentillesse qui lui ressemblait tant. Jamais elle n'avait élevé la voix, ou l'avait traité d'incapable. Cette délicatesse et cette manière de voir les choses lui manquaient, sans doute plus que tout le reste. Il pouvait se passer des paillettes (qui en avait besoin à l'heure actuelle ?), des femmes, de cette volupté éphémère dans laquelle sa vie avait glissé peu à peu et ce, même s'il avait préféré la débauche à toute autre forme de luxure ; mais jamais il n'était parvenu à rencontrer sur son chemin quelqu'un qui ressemblait de près ou de loin à Evey.

Il posa un pied au sein du centre commercial, saluant tout d'abord d'un geste de la main ceux qui surveillaient les alentours, et essaya de tracer son chemin. Peine perdue, Polly Brown – alias la p'tite fan de Sam – lui tomba dessus comme la misère sur le monde. « De nouveaux survivants sont arrivés, expliqua-t-elle clairement surexcitée, j'les ai vus et j'ai demandé à ouvrir les portes et - » à partir de ce moment-là, Liam cessa de prêter attention à ce qu'elle disait et se concentra seulement sur son expression faciale, essayant d'adopter une moue de concentration polie. Seulement, un nom – un seul – captura son attention et le fit briser le silence qui s'était amplifié de son côté. « - y a une jolie fille, Evey Griffin qu'elle a dit et puis y a aussi- » Impossible. Liam eut l'impression qu'un poids mort, lourd, tomba dans le creux de son estomac endolori par la faim. Sa première pensée, sa première réaction face à une telle annonce, le poussa à se mettre dans un automatisme de défense. Il refusait d'y croire, c'était trop affreux d'espérer et de survivre à une déception qui serait plus intense que les précédentes. Des mois durant, il avait vu sa sœur dans des endroits improbables – du moins, son imagination l'avait poussé à la percevoir dans les moindres recoins de ce foutu Etat. Et rien, jamais rien. Que du vent, et une apparition qui ne tenait qu'à son besoin effréné d'y croire, encore et toujours. Il tenait sur le fil du rasoir, il avait besoin de quelqu'un pour lui tenir la main. Evey avait toujours répondu présente et il avait appris à vivre sans sa présence. Mais si elle était là ; si elle était vraiment là, alors tout changeait. Combien d'Evey Griffin parcouraient cette terre ? Question dérisoire pour une réponse qui n'en était pas vraiment une. Les suppositions, il en avait vraiment plein l'cul. Liam sentit sa mâchoire inférieure s'affaisser légèrement tandis qu'il priait, croisait les doigts, espérait que son interlocutrice ne soit pas en train de dérailler. « Evey » souffla-t-il simplement, interrompant au passage le discours de Polly. « tu la connais ? » « c'est ma sœur. » Polly ouvrit la bouche, ses lèvres formant un « o » parfait. Elle semblait impressionnée à l'idée de voir Liam retrouver sa cadette. « t'attends quoi, au juste ? » demanda-t-elle finalement après quelques secondes de profonde latence, où chacun semblait digérer l'information. Excellente question.

Polly lui avait désigné la direction qu'Evey avait prise – et si ce n'était pas elle, et si ce n'était qu'une salope qui se jouait de ses tourments – et Liam s'était empressé de suivre ce chemin qui regorgeait d'espoirs, d'attente et d'interrogations. Il courrait, le pauvre fou, il se dépêchait, il avait hâte d'être libéré de cette absurdité. Et pourtant, à chacun de ses pas, un seul son résonnait ; et si c'était vrai ?
Et enfin, il la vit.

Evey avait minci depuis la dernière fois qu'il l'avait vue, un an plus tôt. Mais elle resplendissait toujours de cet éclat à la fois étrange et réconfortant. Et cette lourdeur qui avait pris possession de son estomac quelques minutes plus tôt disparut aussi rapidement qu'elle était apparue ; elle était en vie. Elle était là. Et Liam ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce que cachait cette coïncidence qui le rendait brutalement heureux ; était-elle à l'article de la mort ? Avait-elle subi des maux dont il n'avait même pas idée ? Cette joie avait un goût d'amertume prononcé, mais cela n'avait plus la moindre espèce d'importance. Elle était là. N'était-ce donc pas tout se qui comptait ? Dans l'esprit embué de Liam, il percevait toutefois énormément d'ombres sur le tableau de ces retrouvailles. Tout ce qu'il avait manqué, tout ce à quoi il n'avait pas assisté. « Evey » dit-il enfin, esquissant un pas maladroit vers elle – quelques membres de Fernley lui montraient les environs, là où elle pouvait crécher, se rationner. Polly lui avait dit d'être un peu dramatique, qu'il fallait toujours être un peu dramatique lorsqu'il s'agissait d'un moment important. Et il supposait qu'elle avait raison, elle qui avait l'air d'être particulièrement nostalgique de l'époque où elle pouvait larver devant la télévision. Sa connaissance des séries télévisées allait bien au-delà de la raison. Mais il ne pouvait pas se permettre d'être dramatique dans un supermarché putain, il avait autre chose à foutre. « Evey » répéta-t-il, attirant alors son attention. Sans prendre le temps de s'accorder un poil de recul sur la situation, il n'hésita pas à réduire à néant les quelques mètres qui les séparaient, l'enlaçant de ses bras, la poussant certainement à l’asphyxie. Il colla son front contre son menton, la dominant toujours d'une bonne tête. « Evey, t'étais passée où putain, t'étais passée où » sa voix était saccadée, en proie à la même émotion qui l'avait pris au vif lorsqu'il avait retrouvé Sam à Fallon. Il ne s'était pas autorisé la même voix chevrotante, ni le même œil humide – mais les sentiments avaient été les mêmes. Il ne pouvait pas y croire, c'était trop beau pour être vrai. Et il vivait dans un monde qui disait que si c'était trop beau pour être vrai, c'était certainement parce que c'était le cas.

C'était sûrement le cas.
Sûrement.
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Evey Griffin
Evey Griffin
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MessageSujet: Re: we're nothing without pretend (evey)    we're nothing without pretend (evey)  EmptyVen 25 Nov - 20:23

The grace you only ran from.
liam bakh & Evey Griffin
What was it that got broken inside of you That sent you off searchin' down empty avenues ? Rooms cold and smoky that you stumbled through Looking for a little truth somehow. And what was it inside you that love never satisfied ? The thin thread that held you, how did it come untied ?  

C’était grand, y avait plein de monde. Evey regardait les lieux autour d’elle avec l’émerveillement dans le regard. Elle avait passé tellement de temps dehors et beaucoup de temps enfermée aussi, mais au sein d’un camp qui n’avait rien de recommandable. Ici, c’était différent, ici, elle avait l’impression que les gens étaient gentils. C’était ce qu’elle avait pensé en tout cas, quand on les avait accueillis. Elle se disait qu’enfin ici, elle pourrait trouver la paix qu’elle cherchait depuis si longtemps. Elle était là, à avancer dans le bâtiment, les bras enroulés autour de celui de Jax, parce qu’elle n’avait pas l’intention de le lâcher. Il lui avait sauvé la vie Jax, tellement de fois qu’elle avait arrêté de compter à présent. La première fois, ça avait été dans ce camp où elle avait été prisonnière, tout au début de l’épidémie. Un groupe de personnes qui avaient profité du chaos pour installer leur petite dictature dans la région où ils avaient été. C’était Jax qui disait ça, pas elle. Elle elle comprenait à peine comment les gens pouvaient devenir si méchants. Elle avait quitté Los Angeles, avec un ami, quand ça avait été la panique, il l’avait attrapée par le poignet et il lui avait dit de rappliquer sans poser de question, ce qu’elle avait fait. Puis il s’était fait mordre. Elle n’avait mis du temps à comprendre ce que ça impliquait une morsure, maintenant, elle savait, parce que son ami, il s’était transformé. Il avait bien manqué de la dévorer, mais ils étaient arrivés ces types, ils l’avaient sauvée. Elle avait été encore vêtue d’une petite robe, d’un petit gilet rose, ses lunettes sur le nez et ses cheveux aussi bien coiffés que possible. L’innocence se lisait dans chacun de ses traits et ils en avaient profité pour lui promettre monts et merveilles et finalement l’enfermer au fond d’une cage pendant des jours et des jours, une éternité pendant laquelle elle avait été battue, terrorisée et perdue.

Mais Jax, il l’avait sauvée, il l’avait sortie de là et il ne l’avait pas lâchée depuis. Aujourd’hui, elle était toujours aussi innocente la petite Evey. Oh, elle n’avait plus sa jolie robe, ni son petit gilet tout rose – heureusement. Ses cheveux étaient en bataille et ses lunettes rafistolées avec du scotch. Elle avait quelques blessures, ici et là, parce que la veille, les lèvres gercées, parce qu’elle n’avait pas bu depuis trop longtemps, un problème bien vite réglé quand elle était à Fernley, on lui avait refilé une bouteille d’eau qu’elle avait avalé d’une traite. Elle avait changé depuis le début de l’apocalypse, pas assez sans doute. Elle était toujours fragile, facilement manipulable, pas combative alors ce camp, c’était ce dont elle avait toujours rêvé. Elle avait su que Jax, il la protégerait, il ne laisserait rien lui arriver, elle avait confiance en lui, bien évidemment, mais le camp, c’était forcément mieux. En arrivant, elle avait vu un médecin qui l’avait rapidement auscultée, avant de désinfecter ses quelques plaies  et de les panser. C’était à ce moment-là que Jax était parti. Parce qu’y avait eu une femme qui avait hurlé son nom, en va voyant, il en avait prononcé un quelle avait déjà entendu auparavant. Il lui en avait parlé de sa femme, toujours au passé, parce qu’elle était morte, c’était ce qu’il avait dit. Il était retourné vers elle, il l’avait enlacée, il l’avait embrassée, de la même façon qu’il l’avait embrassée elle, quelques heures plus tôt. Il avait jeté un regard inquiet vers elle avait souri, de cet air qui voulait dire ‘c’est pas grave, je comprends’. Elle comprenait. C’était sa femme après tout. Elle, elle avait été le réconfort,  l’aventure sur la route, mais elle n’avait jamais et n’aurait jamais pu remplacer sa femme, bien évidemment.

Elle l’avait regardé s’éloigné avec sa femme juste avant qu’on ne la conduise à l’intérieur du supermarché en lui signalant qu’on allait s’occuper d’elle. Elle avait suivi la personne qui l’avait guidée, l’avait remerciait, puis elle attendait. Elle n’était pas pressée, après tout, maintenant elle avait tout son temps et puis elle avait toujours été d’une grande patience Evey. Elle entendit son nom, prononcé par cette voix si familière qu’elle lui en arracha des frissons. Elle releva les yeux pour reconnaitre les traits de Liam. Son frère. Ils n’avaient techniquement aucun lien de sang, leur lien, ils le tenaient du mariage de leurs parents, son père à elle qui s’était marié avec sa mère à lui. Mais il était son frère quand même. Dans les bras du jeune homme elle avait encore du mal à réaliser ce qui lui arrivait. Ils étaient quelque part au beau milieu du Nevada, à des kilomètres de Los Angeles et de la Californie où ils avaient grandi. Il était vraiment là Liam et ça paraissait tellement fou. « Liam. » Qu’elle se contenta de prononcé dans un premier temps, comme pour répondre en écho à sa voix à lui qui avait prononcé son nom à elle. Elle s’écarta un peu, pour pouvoir l’observer plus attentivement, comme à la recherche d’une feinte quelque part parce que c’était trop impossible qu’il soit là. Pourtant, c’était bien lui et il était bien différent de toutes les hallucinations qu’elle avait eu parfois, quand elle avait été trop fatiguée, trop désespérée, trop affamée ou assoiffée ou juste complètement assommée par  le soleil de plombs du Nevada. « J-Je sais pas. » Qu’elle répondit à sa question dans un premier temps. « J’me suis enfuie, avec un ami. Il a été mordue et après, y avait ces gars, ils ont dit qu’ils pouvaient m’aider, mais ils étaient méchants et m’ont enfermée. J’sais pas combien de temps j’y suis restée. Mais Jax il m’a sauvée et après on a marché, marché, marché, marché … et on est arrivés ici. » Voilà, en gros le résumé de ses aventures jusqu’à présent, en version courte, par rapport à ce qu’elle était capable de raconter des fois, elle aimait parler Evey, alors elle aurait probablement pu faire un long discours, qui aurait plus porté sur Jax que sur autre chose. Parce que c’était Jax. Mais là maintenant, alors qu’il était parti avec sa femme, elle n’avait pas envie de parler de lui. « Et toi ? » Parler de Liam, ce serait sans doute mieux, elle avait envie de savoir comment il était arrivé là, lui, avec un peu de chance, lui il n’avait pas fait confiance à n’importe qui comme un abrutit. Sans doute pas, c’était elle la naïve de la famille.
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