Seulement des échos, de peau et d'os [ Pv Kattleya ]
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Lyle Phelps
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Sujet: Seulement des échos, de peau et d'os [ Pv Kattleya ] Mar 20 Déc - 21:10
「 Seulement des échos, de peau et d'os 」
Lyle & Kattleya
Mes paupières lourdes s'éveillaient brusquement, mes mains frottant machinalement mon visage et cette barbe qui poussait au fur et à mesure que le temps passait sans se résigner un beau jour à l'entretenir d'une quelconque façon. À quoi bon ? Aujourd'hui, demain, dans une semaine ? Je me relevais rapidement sur le haut d'un toit à l'abri des prédateurs et des marcheurs ne m’attardant pas je faisais un brin de toilette passant un peu d'eau dans mes cheveux que j'avais pu récupéré la veille dans une citerne servant à approvisionner une station service abandonnée depuis un bon moment maintenant. Mon paquetage était prêt je glissais le long de l'échelle retombant dans un bruit sourd sur le sol goudronné resserrant mécaniquement les sangles de mon sac à dos du revers d'une main puis m'enfonçait dans cette lisière en bordure de la route ou j'avais pris soins de cacher ma bécane pour la nuit. Le ventre vide ou presque je m’accommodais de ne plus déjeuner autant dans la matinée. Les vieilles habitudes ont la peau dure et j'allumais une des dernières clopes que je tirais de son paquet avec l'index me munissant de mon briquet. Quelques coups de molette et j'aperçois grésiller le bout incandescent de ma cibiche essayant de me focaliser sur ce que je fumais et ne pas commencer à penser à ce que je devais faire à présent.
J'expirais l'air et la fumée d'entre mes poumons, soufflant cet épais brouillard blanc toxique de plus dans la nature avant qu'il ne disparaisse totalement laissant derrière lui un arrière goût parfumé et malodorant. Il n'y avait rien de plus réconfortant que l'odeur du tabac froid pour l'instant. J’attrapais le guidon poussant ma bécane dans la direction des voies goudronnées rappelant à mon esprit dans quel direction j'étais arrivée et dans laquelle il me fallait maintenant repartir. Pour aller où ? Seul Dieu connaît la réponse pensais-je alors qu'inexorablement si il avait réellement existé tout cela ne serait jamais arrivé. J'enfourchais ma moto plaçant mes pieds de chaque côtés et enfonçait le casque convenablement sur ma tête. Les sangles attachées, le regard vide réagissant seulement sous le coup du cliquetis de la fermeture je faisais gronder le moteur dans un ronronnement sourd et partais sur les sentiers de la perdition. Je roulais sur la voie principale sans me soucier de savoir sur qui ou sur quoi je pouvais bien tomber désormais. Je voyageais plutôt léger depuis mon départ de Fernley même si fallait croire qu'armes et munitions étaient plus facile à se procurer dans une dépôt d'arme d'un quelconque commissariat que de se ravitailler en bouffe à présent. La ville la plus proche était maintenant à plusieurs kilomètres déjà et c'est là bas que j'allais sans grande conviction. Les indications et les informations que je pouvais rarement obtenir par moi même évitant la plupart du temps les rencontres fortuites avec les survivants de la catastrophe. Je m'étais retranché derrière cette carapace d'homme dangereux qui ne désirait pas être approché. J'avais préféré prendre une route moins fréquentée, les voix principales devaient grouillées de voitures abandonnées et d'indésirables passagers. Soudain un daim surgit au travers du chemin me barrant le passage je déviais instinctivement appuyant sur les freins et écarquillant les yeux sur l'instant crucial ou je manquais de peu de le taper.
Je perdais rapidement le contrôle de ma bécane et j'avais pas d'autres choix que de la laisser glisser avec la force centrifuge qui m'emportait dans sa chute. Je tombais d'un coup sec au sol roulant sur plusieurs mètres à même le sol avant de terminé ma course à 200 mètres au moins de mon véhicule motorisé. Je l'avais sentis passé ce putain d'animal. Je restais quelques instants le corps allongé essayant de constater les dégâts. À priori rien de grave mise à part quelques éraflures et contusions, une routine dont je me serais bien passé aujourd'hui. Ma carcasse se releva lentement mais sûrement passant ma main droite derrière ma nuque pour masser ce qui me restait d'épaules. J'avais les idées encore bien claire et une certaine frustration montait en moi au fur et à mesure que je me rapprochais de la moto constatant qu'elle n'avait pas grand chose elle non plus. Ce genre d’emmerde qui peut vous coûter cher si vous avez pas de pot passait limite pour un début de journée. J'avais pas envie de me contenir et j'avais beau relever la machine avec mes deux bras dont le gauche qui me faisait un mal de chien je laissais celle-ci retomber d'un coup donnant un coup de pied volontaire ou désespérer peut être un peu des deux. « Putain fais chié ! » Tonnais-je envers moi même me souciant pas une seule seconde de savoir si des putains macchabés se trouvaient dans les parages. Je décrochais mon casque le balançant au sol avec férocité, colère, rage. J'en avais marre, je pouvais pas penser que j'étais entrain de vivre dans un putain de monde de merde pareille. Ma respiration haletante fulminait d'entre mes narines cherchant à contenir ce que mes tripes voulaient inexorablement exprimés. J’apposais mes mains sur mes hanches reniflant l'eau coulant de mon nez et laissant ma tête se pencher en direction du sol. Putain qu'es ce que j'étais entrain de foutre ici bordel ? Pourquoi j'étais encore là finalement ? Toutes ces questions dont je préférais taire les réponses ne me firent pas plus réfléchir au fond de moi même et instinctivement je sortais mon Colt M1911 de la poche intérieure de mon veston en cuir amorçant le marteau et pointant le canon contre le côté droit de ma tempe. J'y arriverais pas me répétais-je en boucle alors que je savais pertinemment que la promesse que je faisais à moi même, ma famille, mes soeurs était sur le coup de la tristesse et j'étais désemparé à l'idée de devoir vivre en sachant que la mort pouvait être ici ou dans n'importe quel autre putain d'endroit. L'air de mes poumons s’extirpait difficilement se mêlant au reniflement continu et répété de l'eau coulant de mon nez mes yeux s'humidifiant pensant intérieurement que ce monde me rendait de plus en plus cinglé. « Fais pas ça fils. » Entendais-je d'une voix qui semblait à la fois lointaine et si proche mont front plissé et mes sourcils froncés j'avais envie de croire que mon paternel était encore là pour me protéger et m'indiquer la marche à suivre. Sa voix semblait si réelle si proche à mes côtés que cela en devenait presque flippant et en même temps réconfortant. Ma mâchoire se rétractant, serrant mes dents jusqu'au sang je ne savais plus quoi faire vivre ou mourir et en finir avec tout ça. D'une simple pression du doigt sur la gâchette tout cela pouvait se terminer.
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