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 like flowers; we blossum and die. (liam)

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Sam Wheeler
Sam Wheeler
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MessageSujet: like flowers; we blossum and die. (liam)   like flowers; we blossum and die. (liam) EmptyVen 11 Nov - 21:30



I look around but it's you I can't replace.
I feel so cold and I long for your embrace.
Every breath you take. Every move you make. Every bond you break, every step you take. I'll be watching you. Every single day. Every word you say. Every game you play, every night you stay. I'll be watching you. Oh, can't you see. You belong to me? How my poor heart aches with every step you take. And every move you make. Every vow you break. Every smile you fake, every claim you stake. I'll be watching you. Since you've gone I've been lost without a trace. I dream at night, I can only see your face. ~ The Police - Every Breath You Take.


2h. Tu n'as pas sommeil. Tu n’as pas envie de fermer ces lourdes paupières, et de dire adieu à aujourd'hui. Pas envie de te retrouver à demain, à voir le jour se lever et devoir te lever avec lui. Ouvrir ces yeux qui ont trop pleuré, pour rien, dans le vide. Ouvrir ces yeux et ne voir personne à côté de toi. Regarder ce néant, et voir dans les siens qu'il t'oublie comme tu le cherche, voir qu'il te fuit comme tu l’attends. Et goûter encore à cette tristesse amère, qui vient de loin, de nulle part et qui s'arrête pour toi. Pourquoi toi, tu n'en sais rien. On ne contrôle pas ses sentiments. On ne choisit pas d'être brisé mais on peut essayer de le cacher, on peut choisir de se battre. Ce que tu as fait, tu as tenu, mais maintenant tout bascule. T'étais un pantin, tu essayais en vain de tirer les ficelles, de te faire marcher, de te faire sourire. Tu es parvenue à te convaincre que tu pouvais avancer seule, ça y est ton sourire n'est plus mensonge. Tu le croyais, tu le disais. Mais c'est faux, tu portais un masque, qui te collait si bien à la peau que t'en étais troublée, trompée. Tu portais un masque, il tombe petit à petit.  Le trou dans ta poitrine que tu croyais bouché, n'est que plus grand, plus vide et plus noir. Et ça te fait peur, t’as peur de tes sentiments, de tes pensées, peur de ce que tu es, de ce que tu ne sais pas. Tu revois ces questions qui te paraissaient si lointaines, revenir en plein dans ta tronche. T’as rien demandé, t’as rien fait pour et ça te tombe dessus. Ou peut-être que si. On ne se guérit pas de soi, jamais, on ne trouve pas toujours ces réponses, ces réponses que ne changeront pas nos questions, qui ne seront rien d'autre que fatalité, qui parfois ne nous font même pas avancer. On doit vivre avec nos points d'interrogations, porter le sac qui se remplit de cailloux. Tu voudrais vivre, vivre la vie, la vraie. Et ne plus rôder autour d'un semblant de survie qui mène au trou. Tu peux te retrouver dans une pièce bondée, à voir des gens te regarder, te parler...surtout te parler ... tu restes seule. Seule, carrément sans toi, sans rien ni personne, tu es seule, vide et ailleurs.
Partie, partie très tôt et jamais revenue.
Mais non, tu n’es jamais partie, tu ne crois pas.
Tu es peut-être morte ?
Non, pas morte non plus.
Tu n'as jamais été là, en fait...
Tu n'as jamais vraiment été vivante. Tu souffres, en effet, d'une maladie bien connue des psychiatres : tu ne sais pas qui tu es. Tu ne te situe pas. Enfin, tu sais comment tu t'appelles, où tu habitais et tout ça, mais tu n’as pas une haute idée de toi. Pour parler franchement, tu penses même être un échec sur toute la ligne. Un assemblage d’échecs et de mensonges. Ce qui ne t'empêche pas d'autres fois de t'aimer beaucoup et de te prendre pour la fille la plus intelligente, la plus bandante de l'Ouest. Mais ces accès là sont rares, hélas... C'est assez épuisant de vivre entre deux altitudes. Ça fait le même effet que les trous d'air en avion.


D’un seul coup tu te redresses, retires ces draps qui te collent à la peau, tu sors du lit, enfiles bottes et veste avant de filer de la boutique à pas de loup. Tu attrapes une clope d’un paquet que t’as chipé à un mec nommé Frank, et la portes à ta bouche, la fumée se repend à travers la pénombre et le silence étouffant qui habite les lieux. Tu détestes restée seule dans ce grand centre commercial, ça te rappelle les mauvais jours, te remémore tout ce que tu exècres. Pourtant seule. Tu l'es et tu l'assumes. Sans cesse, il t’abandonne dans cette immensité, disparaît, s’évapore, il t’échappe comme cette fumée blanche, glisse entre tes doigts sans que tu ne puisses le rattraper. Une légère brise vient caresser ta peau et tu frissonnes tout te laissant glisser contre le mur de la façade extérieur. Tu t’assoies dans la pénombre de la nuit, la lune pour unique compagne d’insomnie. Et puis tu l’aperçois, silhouette trop familière, une ombre parmi d’autres qui quitte l’habitacle faussement sécuritaire. A Fallon, cela n’aurait été permis. Ici, nulle surveillance, nulle obligation. Tu le vois s’en aller et ton cœur se serre pour une raison inavouable. Sans que tu ne puisses les arrêter tes jambes décident seules, te portant avec une vitesse folle, elles se mettent à le suivre alors que ton regard ne le quitte plus. Tu ne peux t’empêcher de te questionner. Où compte-t-il aller en pleine nuit ? Peut-être cherche-t-il simplement un peu de tranquillité, d’abandon, de solitude. Tu sais que tu ne devrais pas l’en priver. Tu devrais retourner sur tes pas avant qu’il ne s’aperçoive de ta présence, tu devrais tenter de dormir pour la longue journée qui t’attend demain. Tu devrais.. Mais tu ne feras pas. Ton pouls s’affole, craintive de le trouver comme cette nuit-là, une bouteille à la main. Cela serait terrible. Mais il serait plus terrible encore de le découvrir en d’autre compagnie qu’une liqueur sournoise. S’il ne cherchait pas la solitude mais autrement un réconfort plus réel, plus humain. Ce serait d'un égoïsme sans nom de le lui refuser. Après tout ce que tu lui as déjà pris. Mais tu es égoïste. Trop curieuse, trop apeurée de le voir occupé. Avec une autre femme. Une autre que toi. T'es jalouse, en colère, dégoûtée. C'est con les sentiments. Ça encombre. Tu détestes ça. On tombe amoureuse et, un jour, on se relève et on n’est plus amoureuse. Sans que tu t'en aperçoives, t'as glissé d’un homme à l’autre. Toutes ces années c'est que tu as fait. Déshabiller Colin de ses beaux atours pour en habiller Jonathan. Et ainsi de suite. Tu sais plus comment et pourquoi ça a commencé. Mais tu te souviens de la fin. Toutes ces choses que tu n'as pas eues le temps de lui dire... Tu resteras à jamais frustrée par le manque d'élasticité du temps.

Te voilà perdue. A écouter ta démone intérieur elle t’a poussé sur le chemin de la contrariété. Mille craquements de branches résonnent autour de toi, tu te retournes dans tous les sens tu guettes un rôdeur, ou deux, ou trois. T’entends des bruits de partout ou peut-être les imagines-tu ? « Liam ? » que tu murmures entre deux inspirations, tu peux pas croire que t’as perdu sa trace. Tu te demandes s’il est rentré au camp, s’il a été attaqué sur le chemin, s’il est partit. Nouveau craquement de feuilles. Tu tournes sur toi-même « Li-Liam ? » d’une voix plus sonore t’appelles vainement et dans le vide, unième bruit de feuillage tu te tiens prêtes à tirer quand.. un lièvre surgit des broussailles. Tu sursautes avant de relâcher tes muscles soulagée, soupirant à ta propre bêtise. Plus de peur que de mal. « Bien ma fille, tu affrontes des rôdeurs sans arrêt et voilà que tu tressautes pour Panpan. Pathétique. » te parlant à toi-même tu ranges ton flingue et décides de rentrer, à quoi pensais-tu à vagabonder seule par ici ? Tu ne le vois pas venir. Ton sang se glacer. Un cri de stupeur t’échapper. Tu ne le vois pas venir. T’agrippant de ses doigts sales, morts, décomposés. Tu ne le vois pas venir, faisant volte-face tu tombes nez à nez avec cette immonde créature, t’as pas le temps de ressortir ton Glock qu’il est déjà sur toi, tombant parmi les feuilles rougeâtres tu te débats, tentant de récupérer le couteau accroché à ta ceinture. Tu repousses son visage déformé de tes mains, sentant sa peau s’arracher sous tes ongles, tu mets toutes tes forces dans l’entreprise pour tenir éloignées ses mâchoires avides de goûter ta chair. T’en entends déjà d’autres se ramener, tu les vois s’approcher dangereusement mais tu ne peux pas bouger trop occupée à dégager celui qui pèse déjà sur ton corps. Et puis t’entends autre chose, bruits de lame, tranchant la chair, bruits de lutte, bruits humains. Les autres ne t’atteindront jamais, et celui-ci même qui désire faire de toi son repas de nuit se verra connaître le même sort que ses copains à l’odeur putride. Ta main vient saisir une pierre dans un ultime effort pour lui fracasser le crâne avec, le repoussant sur le côté tu t’acharnes avec la roche, frappant encore et encore jusqu’à ne plus rien laisser que des morceaux de cerveau sur la terre humide. Tu finis par reculer les mains en sang, croisant le regard de celui qui est venu t’aider. Liam. Finalement il n’est pas retourné au camp. « Merci.. » toujours au sol t’évite son regard, tu sais très bien que t’y liras un énième reproche sourd. « Ils m’ont pris par surprise je.. je rentrais au camp et.. ils sont arrivés de nulle part. » Menteuse. Tu te demandes s’il sait, que tu le suivais, que tu ne faisais pas une simple ronde de nuit. « Tu faisais quoi tout seul ici? Appât pour rôdeur? » tu te moques pour camoufler tes propres raisons d'être là, et puis peut-être qu'inconsciemment t'espère réellement avoir une réponse.

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Liam Bakh
Liam Bakh
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MessageSujet: Re: like flowers; we blossum and die. (liam)   like flowers; we blossum and die. (liam) EmptyLun 14 Nov - 23:22



tell me if you're gonna stay
I was scared of dentists and the dark, I was scared of pretty girls and starting conversations, Oh, all my friends are turning green. You're the magician's assistant in their dream, Oh, oh, and they come unstuck. Lady, running down to the riptide Taken away to the dark side I wanna be your left hand man, I love you when you're singing that song and I got a lump in my throat 'cause You're gonna sing the words wrong. There's this movie that I think you'll like, This guy decides to quit his job and heads to New York City, This cowboy's running from himself And she's been living on the highest shelf, Oh, oh, and they come unstuck .~ riptide, vance joy.


Il est deux heures.
Et le démon est assoiffé.

La bouche pâteuse, Liam observait le plafond d'la boutique dans laquelle on l'avait flanqué. Le manque était terrible et il se sentait insatiable. Les pensées tourbillonnaient, l’assommaient et rendaient impossible toute tentative d'endormissement. Il revoyait des visages qui n'étaient plus, des traits qu'il ne serait plus jamais capable d'effleurer du bout des doigts. Durant la journée, il essayait de se contenir, considérant son entourage avec un certain recul. Mais ce n'était jamais suffisant, jamais assez bon pour tenir à distance tout ce qui l'attendait au tournant. Entre ses doigts, il sentait la présence d'une bouteille fantôme, un fantasme auquel il parvenait tout juste à résister. Ce n'était pas chose aisée, mais il se contenait. Il réprimait. Il abattait. Il tuait. Sur sa langue, dans sa bouche ; il imaginait le goût, il essayait de se remémorer l'odeur. Il aurait pu hurler à s'en déchirer les cordes vocales, ne serait-ce que pour une gorgée de liqueur. A Fernley, il lui était possible de boire. Il avait la possibilité de faire comme bon lui semblait – mais Sam l'aurait buté. Sans doute. Son renvoi d'Fallon était de sa responsabilité, tout comme les quelques jours passés dans la nature, sans savoir où aller. Il en était conscient, à l'instar de la survivante, terriblement conscient. Et pas une seule journée ne passait sans ressentir la culpabilité sous laquelle cette situation ployait. Ça l'bouffait, ça le rongeait et la douleur en était devenue physique. Il n'était plus question d'imaginer un quelconque ressentiment et d'essayer de lui donner un nom – Liam était aujourd'hui capable de mettre des mots précis sur ce qui le traversait de parts en parts. C'était des flots de rancœur, des marées de panique et des questions, toujours les mêmes, auxquelles il n'avait trouvé encore aucune réponse. Il voulait être une coquille vide – comme autrefois, lorsqu'il se permettait de s'enfiler une bouteille de whisky en une soirée, sans le moindre complexe. Ces sentiments aléatoires aux mille et une facettes, il en vomissait jour après jour. C'était des mots, des conneries, des choses qui n'avaient plus le moindre sens et qui faisaient à présent son monde.

Et il y avait Sam. Sans le savoir, elle amplifiait son désir de boisson, ce besoin unique de se déchirer la gueule pour échapper au monde entier. Elle n'avait plus ce côté salvateur dont elle avait pris la peine de se revêtir durant sa cure de désintox, mais bien une allure addictive dont il peinait à échapper. Lorsque ses paupières se fermaient, il repensait à elle – aux contours de son corps qu'il ne connaissait que trop bien, à ses yeux plus clairs que les siens, à son sourire. Et les mensonges, la trahison. Les retrouvailles. Les sentiments, le cœur qui battait dans sa poitrine, menaçant de s'échapper de sa cage thoracique. Elle n'avait rien été de plus qu'un mirage, qu'une personne endossant une autre identité afin de le dépouiller. Elle avait juré que non, qu'elle pouvait tout expliquer. Ou bien n'avait-elle jamais dit ça, ou bien avait-il simplement imaginé cette scène se dérouler sous ses yeux alors qu'il n'en était rien. This is her fault, and her fault only. Elle avait tout amplifié, elle avait donné un coup de pied dans la fourmilière et était seulement là pour constater les dégâts, pleine de gentillesse et de bonté à son égard. Mais elle n'était plus ce qu'elle avait été – et était-il seulement l'ombre de cet homme qui avait vécu ? Sam endossait le rôle de protectrice, de celle qui ne le lâchait pas du regard, qui le suivait souvent pas à pas. Elle avait peur d'le voir boire. Elle avait les jetons de l'imaginer en train de se soûler jusqu'à plus soif. Why do you care - mais pourquoi s'en souciait-elle, elle qui avait traîné leur relation dans la boue – maybe it was me – ou peut-être – peut-être qu'il faisait fausse route. Peut-être qu'il préférait être aveugle.

Liam repoussa les bras, se contorsionna et posa ses pieds sur le sol froid de la boutique qui lui avait été assignée. Il renversa sa nuque en arrière. Combattre une addition en pleine apocalypse, putain, il fallait le faire. Il se releva, enfila son pantalon, un t-shirt, ses godasses, accrocha à sa ceinture une machette qui ne lui appartenait pas. Le gars en question était mort, il n'allait pas se plaindre. Sa bouche était sèche comme du papier, et il déglutissait toutes les dix secondes environ. Il se sentait fébrile, ses phalanges tremblant légèrement. C'était fin, léger, presque imperceptible – mais il se connaissait sans doute mieux que quiconque, et cela l'effraya. Il se demandait s'il allait s'en sortir. Il se demandait si, enfin, il connaîtrait un semblant de paix. Il se sentit con brusquement, à être aussi dramatique. Il ne lui manquait plus qu'un crâne et le fantôme de son père pour parfaire le tout.

Il quitta le centre commercial, silhouette s'éloignant dans la nuit. A Fallon, il lui avait été souvent impossible de répondre à l'appel extérieur – mais ici, la liberté était de mise. De couvre-feu, il n'y en avait point. Les broussailles commencèrent alors à l'entourer, les branches et les feuilles se mêlaient dans cette vision nocturne où il ne décelait rien à cinq cent mètres. Mais un appel lui parvint rapidement – une voix qui le fit serrer des mâchoires à s'en faire mal. Évidemment, elle était là. Elle l'avait suivi. Il n'y avait aucune autre raison valable de la voir dans l'coin, surtout à une heure aussi avancée de la nuit. Alors, Liam ne bougea pas, n'esquissa pas le moindre geste pour aller à l'encontre de la démone. Sam finirait par se lasser, et retournerait au camp. Mais elle n'était pas de ce genre-là – elle n'était pas de ces sombres individus qui baissaient les bras. Tout s'accéléra alors. Les bruits, les échanges. Cette brutalité qu'on sentait dans l'air. Sans réfléchir, mû par un réflexe qui s'alliait plus au bon sens qu'à l'amour qu'il lui vouait encore, il fit volte-face et suivit le son rocailleux qui lui parvenait. Liam vit alors Sam aux prises avec un rôdeur, et d'autres arrivaient, attirés par le bruit que cette rixe produisait. Il fit alors barrage, machette en main, et tout ne fut plus qu'une explosion d'os, de chair et de sang, tandis que Sam se débarrassait de celui qui l'avait attaquée.

En sueur malgré la fraîcheur de la nuit – toute relative, même en novembre –, Liam observait Sam. Les mots ne parvenaient pas encore à franchir la barrière de ses lèvres. Lorsqu'elle le remercia, il hocha la tête et lança un « Pas de quoi. » bien véhément. Il replaça la machette au niveau du cran de sa ceinture et observa un peu le carnage qu'ils avaient produit ensemble. Et il avait envie d'être odieux, d'être un putain de connard – il avait envie de lui dire qu'il était venu ici pour se taper une grognasse, qu'il avait bien envie de se vider une bouteille de gin, qu'il en avait une, miniature, dans sa poche arrière (approche si tu l'oses). Mais c'était la colère qui parlait pour lui, et il n'avait aucune raison d'être aussi détestable. Surtout que ça se passait plus ou moins bien entre eux depuis qu'ils étaient arrivés à Fernley. Ils ne s'engueulaient pas autant qu'il l'avait imaginé, et il pétait juste un câble quand il remarquait sa surveillance constante. C'était pas affreux, ça le faisait vivre. « Je pourrais te retourner la question, remarqua-t-il, c'est pas forcément l'heure appropriée pour une promenade de santé. A moins que t'aies encore quelque chose à cacher. » plus fort que lui, c'était vraiment au-delà de ses forces de ne pas tomber dans de lourdes insinuations. Il ravala son aigreur. « Appât pour rôdeurs faisait partie de mes options futures quand j'étais ado, j'te l'ai jamais dit ? » il sourit malgré lui, essuyant de son revers de main le sang qui avait pris résidence sur son menton. « Insomnie, en ce qui me concerne. Besoin de prendre l'air, de titiller la mort de près et de porter secours à, well, ta glorieuse personne. Même si t'avais pas franchement besoin d'aide avec celui-là » il désigna le rôdeur qu'elle avait savamment défoncé avec une pierre « Impressionnant, je donne un dix sur dix pour la prise de risque. » Son regard se porta alors sur la main gauche de Sam, son annulaire. Sur cette bague de fiançailles qui reflétait les éclats de la lune. Il l'avait remarquée dès qu'il l'avait revue, il s'était demandé alors pour quelles raisons elle l'avait conservée, cette coquetterie découlant de leur union brève – mais précieuse. We should go back to the mall. Il aurait tellement voulu lui proposer de retourner au camp, de faire comme si rien ne s'était passé. Mais il ne parvenait pas à détacher ses pupilles de ce joyaux, de ce fantôme qui lui rappelait bon nombre de souvenirs, certains amers et d'autres non.
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Sam Wheeler
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MessageSujet: Re: like flowers; we blossum and die. (liam)   like flowers; we blossum and die. (liam) EmptyMar 15 Nov - 2:34



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Il n’y a pas de remède à ce mystère de l’homme que tu aimes et qui devient soudain un étranger justement parce que tu l’aimes et qu’en l’aimant, tu perds le pouvoir de raisonner, tu te heurtes à un mur douloureux que tu ne peux briser. Tu l’entends à sa voix, tu le sens à ses gestes. Son aide, il te la donne bien malgré lui. Mi-humaine mi-thermomètre au mercure fiévreux, tu regardes partout ailleurs que dans ses yeux. Trop effrayée à l’idée d’y lire encore cette douce colère qui vient du passé et s’arrête pour toi. Tu meurs d’envie de le lui demander. S’il a bu ce soir. S’il a cédé à sa vieille addiction. Les mots brûlent tes lèvres si fort que tu te racles la gorge pour les retenir. Tu sais qu’avouer tout haut les raisons qui t’ont poussé à le suivre ne vous mènera que sur un chemin plus tortueux encore. Comme ce soir-là, qui a signé votre exclusion de Fallon. Tu te rappelles cette dernière discussion, à dire vrai elle reste bloquée dans un coin de ta tête depuis le moment où il a fermé la porte et t'a laissé là. Elle tourne, elle se planque, elle ressort quand l'envie lui prend de te torturer. Te torturer en faisant résonner ses mots dans ta caboche comme un écho douloureux et incessant. Toi-même tu ne pensais pas lui dire tout ce que tu lui as dit, crié, reproché. Tu ne voulais pas. Ou tu voulais ? Peu importe, c'est sorti et ça a pris confortablement place entre vous, ça a creusé son nid vicieusement pour commencer à hiberner et tuer tout ce qu'il restait à sauver. Si tenté qu'il restait quelque chose. Maintenant ou après, les dégâts étaient déjà faits. Du coup, les rêves se sont mis à gicler partout dans la pièce, ensanglantés et vifs comme des flèches. Des morceaux de montagne bleue éclatés contre les murs, des fantômes pendus à la tringle à rideau, d'autres en train de griller sur le filament d'une ampoule, là, sur la table basse et partout sur ta peau. Tu t'es douchée aussitôt qu'il s'est éloigné et t'as bien insisté pour rincer toutes les parties de ton corps, parce que les rêves séchés, les souvenirs abîmes, après ça gratte sous les habits. Mais toute la soirée, t'as cligné des yeux, sans doute les miettes du rêve de sable resté coincé sous les paupières. Lui avait disparu. Filé. Il n'est pas revenu avant un bon moment et tu n'as même pas cherché à savoir où il était allé se réfugier. Tu ne voulais pas, ça ne t'intéressait pas. Tous tes efforts étaient concentrés sur ta propre reconstruction, tu ne pouvais pas de suite repartir en guerre. Il te fallait du temps pour te recoller, avec beaucoup de sparadrap de l'oubli et des tubes de faux-semblants. Tu ne lui as pas avoué, que tu t’étais accusée à sa place parce que tu n'es pas tout à fait remise. Remise de lui.

Quelque chose à cacher. Tu tiques à peine mais la remarque t’atteint de plein fouet. Il tente de tirer un trait pour éteindre la colère qui bout en lui. Ça ne prend pas. Encore Liam... Encore des reproches. Tu l'écoutes et tout ton corps est tendu vers lui, pas pour le posséder mais pour apprendre. Tu le croyais statue de glace et voilà qu’il fond sous tes yeux... Encore des mots amers et de colère! « Me voilà donc démasquée ! Prise sur le fait, je errais dans les bois à la recherche d’une nouvelle victime tu as raison. » il est trop tôt, trop tôt pour te réfugier dans les sarcasmes, mais tu fatigues. Il continue à te voir comme la salope qui a ruiné son existence, ou quelque chose comme ça, n’est-ce pas ? A travers ses mots tu deviens la pire des prédatrices, et tu te sens encore plus détestable qu’à l’accoutumée. S’il savait alors tout ce que tu as fait pour survivre dans ce nouveau monde, surement qu’il ne prendrait même plus la peine de t’adresser un regard. « Tu me prends pour qui ? Le grand méchant loup ? » haussant les épaules tu finis par te redresser, essayant tant bien que mal de te débarrasser du sang poisseux qui a giclé partout sur toi. Tu le sais, qu’il s’efforce de ravaler son envie de te planter là, qu’il s’oblige à un minimum de courtoisie. Peut-être que c’est ça le plus agaçant, que même après tout ça il soit toujours celui qui fasse des efforts, et toi celle qui le déçoit. A l'orée du monde, quelque part entre son menton et la commissure de ses lèvres, un microscopique sourire se dessine. Tu t’y agrippes tant que tu peux, lui rendant un rictus amusé face à sa plaisanterie « Je suis persuadée que t’aurais parfaitement fait le job ! » pour n’importe qui d’autre l’atmosphère semblerait s’être détendue, mais tu n’es pas dupe, vos échanges cachent la vérité effrayante de tout ce que vous ne dîtes pas « Et encore, Ripley pourrait te raconter comment une fois j’en ai eu un rien qu’avec une pelle à tarte ! L’originalité, ça paye. Leçon de survie numéro un : tout est une arme potentiel. » quelques éclats de rires s’échappent de ta gorge pour mourir aussitôt dans un souffle, ton regard se dérobe à sa vue. Évoquer ta sœur.. Ça te donne presque l’impression qu’elle va surgir pour participer à la conversation, tu t’habitues pas à son absence. Ce n’est pas la faute de Liam, mais la tienne. Tu t’en veux pour l’erreur commise et t’en veux plus encore de ne pas la regretter. En même temps, à quoi sert d'avoir tellement vécu? A émousser les sentiments? Tu soupires. Mais la douleur, elle, ne s'émousse pas. C'est étrange d'ailleurs. L'amour s'use, mais la douleur reste vivace. Elle change de masque, mais demeure. On ne finit jamais de souffrir, alors qu'on finit un jour d'aimer. Tu trouves que la vie est mal faite. Si tout l’amour qu’il te vouait s’est bel et bien évaporé il lui reste sa rancune, t’es trop maligne pour croire qu’elle finira un jour de peser entre vous.

Un silence s’installe. Lourd. Involontaire. Tu ne peux t’empêcher de remarquer sa façon de fixer ton annulaire. C’est pas la première fois. Il le fait souvent. Tout le temps. Il l’observe la bague, sous toutes ses coutures. D’abord, t’as cru qu’il ne la reconnaissait pas, et puis t’as compris, ce qu’il mourrait d’envie de te demander. Il veut savoir. Pourquoi. C’est bien la question qui manque de sortir à chaque fois et qu’il ravale in extremis. Et à chaque fois tu trembles intérieurement de l’entendre le dire à haute voix, tu ne saurais que répondre. « Je ne l’enlèverai pas. » tu le coupes avant qu’il ne prononce mot. Tu sais pas s’il l’aurait fait cette fois. Tu sais pas, tu prends les devants. T’anticipe pour éviter de réparer les dégâts. Tu préfères jouer à celle qui n’a pas compris, qui se méprend. « Je vois bien.. comment tu la regarde. Je suis désolé si ça te met mal à l’aise.. Mais je ne veux pas l’enlever. C’est à moi. » tu n’esquives pas, pas tout à fait. C’est encore à toi. Cette bague. Cette promesse. Cet espoir d’un avenir qui n’existera pas. Ça t’appartient encore, ce qu’il t’a dit quand il te l’a donné, ce que tu as ressenti lorsqu’il l’a glissé à ton doigt. C’est à toi. Il ne peut pas te retirer ça. Parce que t’as perdu tout le reste. Lui. Tu ne l'as pas perdu en un coup, tu l'as perdu en pièces détachées. T’as d'abord perdu son parfum, cette odeur que t'avais toujours dans le nez, elle n'était plus là, cette odeur qu'il avait laissé sur tes vêtements, tes draps, tes oreillers, tu ne pouvais plus la sentir. Et puis t’as perdu ton assurance, tu ne sentais plus son regard sur toi, ce regard qui te transformait. Sous son regard t'étais grande, forte, arrogante, pleine de vie, pleine de rires, de confiance. Sans son regard tu étais redevenue petite, frêle, fragile, muette, invisible, insipide. Tu l'as perdu comme on égare les pièces d'un puzzle. Tu perdais les pièces un peu partout, une par une, tu t'agenouillais pour tenter de les retrouver. En vain. La seule chose qu’il restait c’était le diamant à ton doigt. T’es pas encore prête à t’en séparer, et tu te fais à l’idée que tu ne le seras jamais vraiment. « Oh j’y crois pas ! Regarde ça ! » ton expression change radicalement, faisant place à un soubresaut d’enthousiasme éphémère, t’en oublies pas le sujet initiale, tu fais juste diversion. Tu te diriges d’un pas léger vers l’un des cadavres à vos pieds, tirant de la poche de sa veste un paquet écrasé, et presque vide, de camel. Denrée rare qu’on ne pense pas toujours à chercher en ravitaillement lorsque la nourriture est le seul objectif réellement digne d’intérêt. T’en sors une pour la porter à tes lèvres et lui en tend une autre, « T’as du feu ? » t’en as toi, le zippo d’Ace tu peux le sentir dans la poche arrière de ton jean mais tu ne le sortiras pas devant Liam. C’est un peu stupide, tu sais même pas pourquoi. Tes mains refusent simplement de le tirer de là, culpabilité inavouée ou simple gêne tu l’ignores, tu t’attardes pas sur la question. « Tu veux que je m’en aille ? » ta voix se casse un peu, les yeux fixés sur un point invisible au sol tu te doutes bien que ta présence n’est pas souhaitée, t’espères qu’il réponde par la négative et pas seulement par soucis d’une politesse obsolète. Tu ne veux pas retourner seule au camp. A vrai dire, tu ne veux pas être seule. Ou plutôt sans lui. Tu préfères ses reproches à ses absences.
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Liam Bakh
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MessageSujet: Re: like flowers; we blossum and die. (liam)   like flowers; we blossum and die. (liam) EmptySam 26 Nov - 0:48



tell me if you're gonna stay
I was scared of dentists and the dark, I was scared of pretty girls and starting conversations, Oh, all my friends are turning green. You're the magician's assistant in their dream, Oh, oh, and they come unstuck. Lady, running down to the riptide Taken away to the dark side I wanna be your left hand man, I love you when you're singing that song and I got a lump in my throat 'cause You're gonna sing the words wrong. There's this movie that I think you'll like, This guy decides to quit his job and heads to New York City, This cowboy's running from himself And she's been living on the highest shelf, Oh, oh, and they come unstuck .~ riptide, vance joy.


Il n'y avait aucune meilleure solution en ce qui le concernait. Peut-être qu'il aurait mieux fait de rester à Fallon, peut-être que suivre Sam l'avait rendu plus vulnérable qu'il n'avait bien voulu l'imaginer. Liam lui avait emboîté l'pas presque automatiquement – il avait traîné sa culpabilité jusque là, courbant l'échine à volonté tout en usant et abusant de cette froideur qui l'enveloppait de sa protection. C'était finalement tout ce qui lui restait, cette vulgarité prononcée et ce retrait qu'il effectuait souvent et volontairement. Il ne pouvait pas lui échapper, il n'était pas assez agile, ni suffisamment motivé. Sam était là, se dissimulant dans l'ombre qu'il projetait. Là, toujours là, pour essayer d'le guider – ou de lui taper sur les doigts. Liam se demandait s'il ne s'agissait là que d'une étrange méthode de réconciliation ; elle, qui prétendait comprendre et le soutenir. Qui prétendait que tout allait bien, que leur rupture n'avait été la cause que d'un parfait malentendu. Liam n'avait pas oublié, flanqué d'une rancune qui n'avait pour seule et unique loi de ne jamais flancher ; cette trahison avait encore un goût d'amertume prononcé au fond de sa gorge. Ses sentiments étaient entachés par une douleur qui avait fini par s'atténuer, faisant à présent partie de sa chair. Sam appartenait à une époque de sa vie qu'il aurait préféré oublier – il était plus facile de rayer une partie d'sa vie que de vivre avec éternellement. Il savait qu'il penserait à Sam – à ce qu'ils avaient vécu, à ce qu'elle avait voulu lui faire subir – jusqu'au moment où les mâchoires d'un rôdeur se refermeraient sur sa peau. Ça le hanterait, le tourmenterait, le boufferait et recracherait ses os. Ça faisait partie de lui, de ce passé qu'il n'évoquait jamais. Il avait refermé une porte et Sam l'avait rouverte. Sans le consulter. S'il en avait eu l'courage, Liam aurait préféré s'éloigner plus loin, toujours plus loin, sans jamais réellement y parvenir. Au moins, l'épidémie l'avait tenu séparé d'elle durant un certain temps – mais la vie faisait mal les choses. Il avait pensé qu'elle était morte, il avait imaginé son corps tuméfié et pâle, et ça l'avait libéré de tout ce qui était susceptible de le retenir. Il avait pensé que la femme qu'il aimait encore, autant qu'il haïssait, avait été tuée – rien n'était plus permis, hormis peut-être les regrets. Mais il pouvait vivre avec cette mélancolie ; exister en présence de Sam était un exercice beaucoup plus compliqué. Sans grande surprise, il y avait un écart considérable entre ce qui pouvait lui être favorable et la manière dont il agissait. A croire qu'il lui tendait l'bâton pour se faire battre, à croire qu'il aimait ça.

Faible. C'était de cette façon dont il se considérait en présence de Sam – faible car il lui adressait la parole et cherchait sa présence autant qu'il la repoussait, malgré tout. Faible, car il ne pouvait pas faire taire ce qu'il avait cherché à réprimer depuis qu'il l'avait retrouvée. Il avait beau ignorer et détourner le dos, ses sentiments lui revenaient en pleine gueule ; et ce n'était pas beau, non, ce n'était pas l'idéal qu'il recherchait. C'était douloureux, tant et si bien que ça en devenait parfois physique. La confiance qu'il lui avait accordée des mois auparavant avait été tuée dans l'oeuf ; entre eux ne substituait plus que – quoi au juste ? Des souvenirs. De tendres réminiscences pour la plupart et qu'il chérissait sans réellement l'vouloir, mais il n'était plus dupe ; il savait que tout était bon à jeter. Que cette femme pour qui il aurait tout fait n'était rien de plus qu'une image, un personnage inventé pour l'attirer. Il avait eu besoin d'une personne dans sa vie pour le soigner de la perte de sa fille – et Sam, peu importait son véritable nom à l'époque, lui avait tendu une main secourable. Il y avait eu tout cet effet dramatique qui l'avait poussé dans ses bras plus rapidement que prévu, mais qu'importait au fond, il avait toujours été sûr de ses choix même lorsque ceux-ci s'avéraient être purement hasardeux. Dans leur relation, il n'avait toutefois pas vu le moindre hasard, seulement des sentiments agrémentés d'un bien-être coupable. Etait-il en droit d'être heureux après la mort de sa fille ? L'avait-il mérité ? La vie lui avait foutu en pleine poire le retour de la médaille, et il avait accepté ce fait comme on accepte un vieil ami à sa table. Comment avait-il pu être aussi naïf pour imaginer un seul instant être dans la capacité de reprendre une existence normale, ponctuée de petites peines et de grandes joies ? Foutaises, s'était-il dit en voyant Sam franchir le pas d'la porte de la maison qu'ils avaient partagée, putains d'foutaises.

Son comportement plus ou moins haineux à l'égard de Sam, dont il ne pardonnait toujours pas les erreurs, était parfois teinté d'une tendresse évasive. D'un petit regard, d'un geste qu'il n'était pas en mesure de contrôler – un automatisme qui lui revenait, agissant comme s'ils s'appartenaient encore. C'était hors de sa portée. C'était d'une idiotie sans nom. « Sûr et certain, ça doit être extrêmement compliqué de retourner les poches d'un quelconque riche héritier lorsque les bois sont déserts. Too bad. Évite de rafler le fric de Jeffrey en rentrant à Fernley, il y tient à ses pièces même si elles ne valent plus un clou. » cracha-t-il, avant de contracter les mâchoires, jaugeant la prédatrice du regard. Il se souvenait du jour où il l'avait vue pour la première fois ; il avait pensé que c'était une fille aussi paumée que lui. Il s'était senti proche d'elle. Elle l'avait aidé, putain. Mirages, mirages, comédie parfaite. Il n'y avait vu que du feu. Mais lorsqu'il se rendit compte de la portée destructrice que son venin pouvait avoir, il rebroussa chemin, toujours inquiet d'être dans le too much et de la voir tourner les talons. « Je suis certain que t'aurais fait le job mieux que moi. T'as un certain style en ce qui concerne les massacres. » un compliment bancal mais qui venait du cœur, et qui effaçait d'un revers de main maladroit tout ce qu'il avait pu débiter auparavant. Il ne lâchait pas prise pourtant ; il n'allait certainement pas commencer à être brusquement aimable et à ouvrir les bras, quémandant une accolade. Il n'avait presque plus de dignité ; mais le peu qui lui restait était suffisant pour le pousser à dire no way in hell. Il se sentait ridicule parfois, à jongler entre paroles hautaines et dénuées de la moindre empathie, à ces p'tits mots qui ne faisaient frémir que sa pauvre fierté.

Elle évoqua enfin la bague de fiançailles, ce bijou qu'il lui avait offert et qu'elle portait encore. Une bague qui aurait pu devenir une alliance, signature d'une nouvelle époque. Il déglutit, réfléchit, mais ne répondit rien et laissa aller vers un paquet de clopes que le rôdeur avait sur lui. Il fronça le nez en voyant l'état du macchabée, se demandant si son manque était suffisant pour se mettre dans la bouche un truc qui avait séjourné des mois durant dans la poche d'un mort. A la demande de Sam, Liam tira de sa poche arrière un vieux briquet et le lui tendit. Elle alluma sa clope. Il alluma la sienne. Il tira une longue bouffée de nicotine et la savoura comme jamais. Après avoir largué Sam, il s'était servi de ce briquet pour allumer des spliffs – il n'avait fumé de véritables cigarettes qu'en compagnie de vieux potes, à la terrasse des bars qu'il fréquentait assidûment. Les joints, il s'en était farci des tonnes après la mort de sa fille et ce ne fut guère mieux après la trahison de sa prétendue fiancée. « Non, je ne veux pas que tu t'en ailles. » il fut lui-même étonné par cette réponse qu'il lui donna, comme si sa langue avait laissé échapper des jurons qui dépassaient l'entendement. Mais c'était vrai – à cet instant, il ne voulait pas être seul. Ou loin d'elle, s'il y avait une différence notable. « J'me demande parfois comment - » son front se plissa, en proie à un doute qu'il essayait de dissiper « comment on a pu en arriver là, toi et moi. Et puis j'te regarde. Et j'regarde c'que t'as au doigt, et je me souviens. Je me souviens de tout ce que tu m'as dit. Je me demande encore s'il y avait une seule chose de vraie là-d'dans. Une seule putain de chose. » il sentit sa respiration devenir haletante ; mais il ne souhaitait pas baisser les bras, pas maintenant. Il avait besoin de l'ouvrir une bonne fois pour toutes et d'être honnête – autant avec elle qu'avec lui-même. Un chemin d'la rédemption et d'la bonne foi. « Ca m'bouffe, ça ne me laisse jamais en paix, ça me hante comme un putain de fantôme à la con. Alors laisse-moi te dire que j'm'en fous si tu la portes encore, cette bague. C'est la seule chose que t'as réussi à garder, le seul matériel que t'as réussi à grappiller. Si elle vaut quelque chose à tes yeux, très bien, mais ce n'est qu'une prétention ridicule puisque tu n'es plus fiancée à quiconque. » il contracta de nouveaux les mâchoires, sembla s'adoucir l'espace d'un bref instant puisqu'il avait dit tout ce qu'il avait à dire, l'esprit déjà libéré de quelques tracas qui reviendraient à la moindre occasion, il en était persuadé. « Je suppose que c'est idiot d'entretenir les rancunes en ce moment, que la guerre qui fait rage entre nous n'est pas vraiment une priorité dans tout ce qu'on vit. Mais j'ai besoin de temps, Sam. » de temps pour panser les plaies, de temps pour peser le pour et le contre ; le temps d'accorder son pardon.
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Sam Wheeler
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MessageSujet: Re: like flowers; we blossum and die. (liam)   like flowers; we blossum and die. (liam) EmptyJeu 1 Déc - 20:29



I look around but it's you I can't replace.
I feel so cold and I long for your embrace.
Every breath you take. Every move you make. Every bond you break, every step you take. I'll be watching you. Every single day. Every word you say. Every game you play, every night you stay. I'll be watching you. Oh, can't you see. You belong to me? How my poor heart aches with every step you take. And every move you make. Every vow you break. Every smile you fake, every claim you stake. I'll be watching you. Since you've gone I've been lost without a trace. I dream at night, I can only see your face. ~ The Police - Every Breath You Take.


T’es douée en ce qui concerne les massacres hein ? C’est ce qu’il sous-entend et tu te retiens de demander des explications, tu fais celle qui comprend et qui sait exactement de quoi il veut parler mais en réalité tu doutes. Parle-t-il seulement des rôdeurs ou parle-t-il de vous ? Juste de toi ? T’en viens à t’interroger sur chacune de ses paroles, chacun de ses regards, chaque soupir et chaque geste retenu, mêmes ses silences deviennent pour toi des mystères. Allumant ta cigarette tu concentres toute ton attention sur l’absorption de nicotine pour te distraire et te soustraire de la sentence à venir. Contre toute attente il ne te chasse pas de ses côtés, acceptant ta présence pour quelques instants volés. Tes yeux surpris de sa réponse le dévisagent, tu peux lire dans les siens comme sa décision le désarçonne lui-même, instinctivement tes poumons gonflent d’un espoir risible. Mille explications te traversent l’esprit, toutes plus absurdes les unes que les autres, mais dans les décombres de ta culpabilité un rayon de lumière apparaît.

Aussitôt balayé par les mots qu’il t’adresse par la suite, s’empressant de batailler contre tout ce à quoi tu te raccroches encore vainement. Tu déglutis avec difficulté, cendrant ta cigarette pour te dérober à son regard, ses paroles suffisent à te transmettre son amertume, elles te fouettent plus violentes qu’un coup de canon, remettant tout en perspective. Tu pensais peut-être que l’apocalypse te permettrait de noyer tes regrets? Dommage pour toi, ils flottent à la surface comme autant de déchets nocifs de ton ancienne vie. Ça s’effacera jamais. Comment avez-vous pu en arriver là ? Bonne question. T’avais quitté celui qui t'avait quitté pour retrouver ceux qui ne tarderaient pas à le faire. T’étais restée indécise. Ta vie s’était lentement dédoublée. Les décomptes amoureux t’étaient 'apparus comme deux sabliers distincts, mais communicants. Chaque seconde passée à penser à la bombe d'amour avait vidé le sablier du temps qu'il te restait à vivre avec Liam et vice versa. Le compte à rebours avait été lancé. Passé l'élan de la conquête et de l’arnaque, vint le temps de la stabilisation. Une étape délicate dont tu avais à ta grande surprise apprécié la sensation d'amorti tendre, mais qui n’avait pas fait pas de toi une femme guérie pour autant. Couple. Quotidien. Projection. Futur. Autant de mots que t'avais pourtant rayés de ton vocabulaire avec une plume bien aiguisée. Tu tentes pas de le convaincre, tu ne sais pas quoi lui dire et tu devines qu’il n’attend pas vraiment d’explications, tu le laisses vider son sac et te lancer ses flèches empoisonnées, le pire, c’est que t’as conscience qu’il ne cherche même pas à te blesser. Il parle pour se libérer, ayant l’occasion de décharger son trop plein de rancœur que tu récupères dans ton sac à oubliettes.

Les mailles du filet qui t’emprisonnent sont désormais plus serrées qu’une cotte de maille. L’en-fer. Aux prises avec des doutes en métal lourd, tu portes une armure qui se rebelle contre toi et te détruit de l’intérieur. « J'avais juste... Envie de te voir. Est-ce que c'est si mal que ça ? » que tu murmures trop bas pour qu’il ne puisse l’entendre, encore pris dans son discours sur la bague brillant à ton doigt. Il a raison, tu grappilles, des moments avec lui, des morceaux de lui tout court, tu grappilles tout ce qu’il veut bien te laisser et tant pis si ça fait de toi quelqu’un de pathétique ou de ridicule.  Tout ce que tu ressens c'est cette atmosphère douce et éphémère, cette tiédeur ambiguë. Cette tristesse amère. Qui vous entoure quand vous êtes tous les deux. Tu pourrais lui parler de l'avant. Du pendant. Mais y'a que la fin qui vous reste en travers de la gorge. On ne se rappelle que de la chute. Jamais du moment où tout dégringole. Que dire du bonheur ? Rien. Ça sert à quoi de raconter un sourire niais ? Ça ne se raconte pas un sourire, surtout niais ! Tu ne vas pas retranscrire les adorables bêtises que vous vous débitiez à longueur de nuits, ni décrire sa façon de replacer tes mèches derrière ton oreille, la douceur de sa joue contre la tienne, et son regard plongé dans le tien... Tu tomberais très vite dans les mauvais clichés. C'est con d'aimer. Ce qu'on est niaiseux, mielleux, fleur bleue, inactif, improductif, égoïste, aveugle et sourd ! Tu promenais ta tête d'autiste heureuse dans les rues de Los-Angeles, sans te préoccuper le moins du monde d'effrayer ou non ton entourage qui n'existait plus, ou les passants que tu ne voyais même pas. Des mois de bonheur. Partagés. Des souvenirs désordonnés, et cette sensation au creux du ventre quand tu les évoques. Un entrelacs de rires, de jambes, de fumée. Ses mains crispées sur ta peau... sa voix qui te rendait folle. L'obscurité radieuse qui régnait dans votre chambre quand tu dormais dans ses bras. La fièvre qui vous animait, vos discussions exaltées et vos inlassables étreintes. Le désir qui renaissait aussitôt satisfait. L'oubli total de ce monde insignifiant. Juste lui. Juste toi. Vos membres confondus, vos rires accordés et noyer ton regard dans ses yeux limpides et offrir ton cou à ses lèvres avides. Allumer une cigarette que vous fumiez à deux, ne plus rien désirer, ne plus rien redouter. L'imperfectible satiété du corps à corps... du cœur à cœur... Délicieuse lassitude qui freine quelques instants l'enthousiasme de la passion... vos deux êtres épuisés gisant côte à côte... en silence... et exultent uniquement d'être ensemble. Lui jouant négligemment avec tes cheveux épars sur l'oreiller. Toi promenant tes doigts le long de la courbure de ses reins. Et la force tranquille de son corps étendu dont le seul contact te brûlait la peau et l'âme. Pendant des mois, tu n’as plus mentis. Tu n'as plus fuis, plus prétendu. Aucun manque. Tu t'es rassasiée en dévorant sa peau.  T'as cru naïvement que ça suffisait. Ça ne suffisait pas. Des mois de bonheur ? Non. Des mois de sursis. Une plainte stridente a recommencé à sourdre en toi, puis à gronder, puis à hurler... aussitôt que tu baissais ta garde. Comme avant. Et tout a foutu le camp. Alors qu’est-ce que tu pourrais bien en dire ? T’es persuadée qu’il ne croirait pas un mot de tout ça. T’es peut-être partie mais c’est lui a claqué la porte.

« Tu ne peux pas m'en vouloir toute ta vie tu sais. » Ô si. Il peut. Il peut et il le ferait bien. Tu refuses seulement qu'il essaye. Dans le courage et pour l'hommage tu te raccroches à tes souvenirs. Il te répond avoir besoin de temps, tu acquiesces de la tête, tu comprends. Et tu ne comprends pas. Du temps, t’aimerais lui en laisser, tu veux lui en laisser, mais ce n’est pas toi qui décides. Aujourd’hui vous manquez cruellement de temps. Il faudrait le figer, l’accélérer, le rembobiner, tout ce que tu peux faire c’est attendre, attendre un pardon qui ne viendra peut-être jamais ou trop tard. « J’ai menti sur qui j’étais.. Pas sur ce que je ressentais. Je ne la garde pas pour prétendre qu’on est encore fiancé, ou qu’il y a quelque chose à sauver. Je la garde pour me rappeler c’est tout. » haussant les épaules tu fais quelques pas vers lui, réduisant la distance entre vous tu t’obliges à te justifier. Un peu pour lui, beaucoup pour toi. « Ça a existé. Toi et moi. Et c’est pas grave si tu n’y crois pas, moi j’y crois pour deux. » il peut bien te traiter d’hypocrite mais ce jour-là, quand tu lui as dit oui, c’est toi qui as lié ta vie à la sienne. Pas celle que tu prétendais être. « Alors, » ta voix se brise, aussi fluette qu'un vole de papillon, calme, paisible, presque voluptueuse, tout à fait condamnée. « Ça n’a rien d’une prétention pour moi... » Tu crois que ça amorce la fin. La fin de la bataille ou d'autre chose de moins perceptible, de plus douloureux. Tu t’efforces de sourire, un sourire triste qui se meurt dans une bouffée de ta cancerette en barre. Tu voudrais qu'il soit comme ta Camel entre les rubis qui te servent de lèvres. Rouler entre tes doigts, traverser ton palais de princesse, se transformer en fumée souple pour descendre en rappel ton œsophage et caresser tes seins par l'intérieur avant de finir en fleur de goudron plantée dans tes poumons. Tu te rends à l’évidence, ce ne sera qu’une frustration de plus, un songe qui viendra te tordre l’estomac et picoter tes doigts pour t’empêcher de les nouer aux siens. « Dis, tu crois que c'est comme nos cigarettes ? » Lui demandes-tu tes lèvres au bord des siennes, tout son n'est plus qu'un doux murmure alors que tes mains dansent près de sa peau, rêvant de glisser le long de ses bras jusqu'à ses phalanges. Tu te sens au bord de le toucher, tu te dérobes malgré toi, te raisonnant pour éviter de le pousser à bout, tu te résignes à la place à attraper le rebord de ta veste, t’amusant à tripoter la fermeture éclair pour éviter de penser au reste. « Les sentiments, ça se consume quand on s'en sert ? »
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