Food is the new sexy

Livia & Eliott

Eliott ouvrit les yeux d’un coup. Son coeur battait à une vitesse dingue. Il était tout en sueur et ses mains tremblotaient. Il se redressa pour s’asseoir puis soupira. Il avait encore fait un cauchemard. Du haut de sa cabane dans un ancien chêne, il balaya l’horizon d’un regard vide. Il faisait encore nuit, il devait être une ou deux heures du matin. Cela faisait maintenant plusieurs semaines que le jeune dormait mal, il passait des nuits courtes et il se sentait faiblir. Cela devait être également dû au fait qu’il n’avait pas eu de repas correct depuis des semaines. Il mangeait principalement des boites de conserve mais rien de bien folichon. Il attrappa d’ailleurs une barre chocolaté et l’engouffra en deux temps trois mouvements. Il avait tellement faim. Il se dégoutait. Dés qu’il passait sa main sur son corps, il sentait ses côtés et ses os. Il avait perdu du poids et il savait qu’à présent c’était un squelette ambulant – à défaut d’être un zombie. Il fallait qu’il se nourisse asap, il était hors de question de crever de faim. Merde il avait survécu à un massacre, à une épidémie alors ça n’était pas le manque de bouffe qui allait le tuer. Eliott tuerait pour manger des sushis. Avant l’épidémie, tous les jeudis soirs, il en commandait avec sa mère devant un bon film, c’était genre leur rituel du jeudi. Rien qu’à cette pensée, le jeune Grey esquissa un sourire, chose qu’il n’avait plus fait depuis un bon moment. Il finit par se lever. Il avait décidé d’aller s’approvisionner. Il se sentait vraiment faible, s’il devait croiser une horde de rôdeur, il se ferait bouffer illico. Il prit son couteau de chasse, l’accrocha à sa taille, mit sa veste et descendit de sa tour d’ivoir.

Il avait parcouru quelques kilomètres mais il n’avait trouvé que quelques légumes en conserves et une bouteille d’eau. Par contre, il avait fait une découverte interessante : il était tombé nez à nez avec un camp. Enfin un camp, c’était pas un camp de looser hein, c’était carrément une ville fortifiée avec des mûrs infranchissables. Plus intéressant encore, il avait vu un groupe d’individus percer l’un des murs et pénétrer dans la ville. Il avait observé les allées et venues de différentes personnes. C’était le moment ou jamais. Il n’avait pour seule arme qu’un couteau de chasse mais son but n’était pas de tuer, mais de se servir dans leur garde-manger. Après, il s’éclipserait ni vu ni connu. Il balaya les alentours du regard avant de se lancer. Il courut jusqu’à la « faille ». Juste avant de s’y engouffrer, il entendit des pas derrière lui. Il se figea net, la main sur son couteau de chasse. Merde, il y avait quelqu’un. Il se retourna en brandissant son couteau. S’il devait se défendre pour survivre, Eliott était plus que jamais prêt.